Côte d’Ivoire: des soldats pro-Gbagbo jugés lundi pour le meurtre de manifestantes en 2011

  • 13/03/2015
  • Source : AFP
Abidjan - Huit soldats ivoiriens sous le régime de l'ex-président Laurent Gbagbo comparaîtront lundi devant le tribunal militaire d'Abidjan pour le meurtre de sept sympathisantes de l'opposition lors d'une manifestation dont la répression sanglante fit scandale en mars 2011, en pleine crise postélectorale, a annoncé vendredi le parquet.

"Le commandant Gnahoua Dablet et sept autres militaires seront jugés pour leur implication présumée dans l'affaire de la tuerie de sept femmes à Abobo", a affirmé à l'AFP, le procureur militaire Ange Kessi.
 
Abobo est une commune d'Abidjan très peuplée ayant voté massivement en novembre 2010 pour l'actuel chef de l'Etat Alassane Ouattara, alors opposant, quand sa députée était la très controversée Simone Gbagbo, l'ex-Première dame ivoirienne.
 
Provoquée par le refus de l'ancien président Gbagbo de reconnaître la victoire de son adversaire Alassane Ouattara à la présidentielle de 2010, la crise avait été marquée par de nombreuses violences et s'était achevée par deux semaines de guerre.
 
Simone Gbagbo a été condamnée mardi à 20 ans de prison par le tribunal d'Abidjan pour "attentat à la sûreté de l'Etat".
 
En mars 2011, une manifestation de femmes avait été "réprimée dans le sang, avec des moyens disproportionnés, dont des chars de combat, utilisés par des miliciens et des mercenaires à la solde de monsieur Laurent Gbagbo", dénonçait alors l'opposition.
 
La mission de l'ONU en Côte d'Ivoire, l'Onuci, avait affirmé que la répression de la manifestation par les Forces de défense et de sécurité (FDS) de M. Gbagbo avait fait sept tuées dans le quartier pro-Ouattara d'Abobo.
 
Le meurtre de ces opposantes, connu comme "la tuerie des femmes d'Abobo", avait suscité une série de condamnations internationales, à quelques jours de la célébration de la journée de la femme.
 
Le tribunal militaire a démarré une session jeudi à Abidjan. Le premier procès, qui concernait 14 soldats de la garde rapprochée de M. Gbagbo accusés de "violation de consignes" durant la crise postélectorale, s'est ouvert mais a été aussitôt renvoyé à mardi pour des "irrégularités" de procédure.
 
Plus de trente soldats seront au total jugés pour des crimes et délits présumés commis durant la crise de 2010-2011, qui fit plus de 3.000 morts en cinq mois, selon le parquet militaire.
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