Un mois après son lancement, l'opération de révision de la liste électorale est terminée en Côte d’Ivoire. Malgré le référendum constitutionnel et les législatives prévus respectivement fin octobre et fin novembre, elle a suscité peu d'intérêt de la part des Ivoiriens.
Pendant plus d'un mois, les bureaux d'enrôlement sont restés ouverts. Mais bien souvent, ils ont été vides pendant des heures. Les Ivoiriens ont manifesté très peu d'engouement cette année pour l'opération de révision de la liste électorale. Avant le week-end, moins de 120 000 nouveaux inscrits étaient recensés.
« On n’a aucun moyen de coercition pour obliger quelqu’un à s’inscrire sur la liste électorale, parce que c’est facultatif. N’oubliez pas que nous sortons d’une crise où les Ivoiriens ont vécu un traumatisme qui pourrait expliquer le peu d’engouement qu’ils ont pour se mettre à la chose politique », explique Gervais Coulibaly, vice-président de la commission électorale. « Ils sont nombreux, les Ivoiriens qui regardent la politique de loin et qui s’en méfient », ajoute-t-il.
Le convoyage d’électeurs
Quelques fausses notes auront tout de même émaillé ce mois de révision électorale, notamment la polémique autour du convoyage d'électeurs. Selon plusieurs sources, certains candidats ont en effet organisé le transport d'Ivoiriens afin qu'ils s'inscrivent dans une commune différente de celle où ils résident.
Un acte qui n'est pas illégal, car selon les textes, il suffit d'avoir des intérêts économiques et sociaux pour figurer sur les listes d'une localité. Mais cette pratique a été à l'origine de violences dans certains centres. Des tensions à éviter, selon les observateurs de la société civile, à trois mois de la date prévue pour le référendum constitutionnel. Les législatives doivent quant à elle se tenir fin novembre.
Un bureau de vote d’Abidjan le 21 avril 2013. © AFP/ISSOUF SANOGO