Charles Blé Goudé poursuivi, en compagnie de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre à la Cour pénale Internationale (CPI), affirme, dans une tribune publiée, dont APA a eu copie mardi, que l’après Ouattara le ‘’préoccupe’’ et l’’’inquiète’’.
Dans une missive écrite, selon lui, à ‘’ 2 heures du matin’’ depuis sa cellule de détention à La Haye, ‘’dans le silence de cette nuit hivernale’’, les pensées de Charles Blé Goudé ‘’s’envolent particulièrement vers la Côte d’Ivoire’’, son pays.
‘’Je pense à l’après Ouattara. Tout pouvoir étant temporelle, je sais qu’un jour ou l’autre, Ouattara partira comme ce fut le cas de ses prédécesseurs’’, souligne l’ex-ministre de la jeunesse de l’ancien président Laurent Gbagbo, ‘’préoccupé et inquiet’’.
Selon M. Blé, tout ce qui commence a toujours une fin, tout finit par passer. ‘’Cependant, la Côte d’Ivoire demeurera toujours. C’est ici que se trouve la question qui m’inquiète. Quel pays et quelle société ivoirienne Ouattara lèguera-t-il aux générations futures ?’’, s’interroge l’ex-leader de la galaxie patriotique, mouvement proche de l’ex-chef de l’Etat ivoirien.
‘’Au niveau économique, qui va rembourser toute cette dette qui ne finit pas de s’accumuler ?’’, questionne Blé Goudé qui relève que ‘’le chantier de la réconciliation demeure encore en friche et les murs de la division gagnent chaque jour en hauteur et en épaisseur’’.
Malheureusement, poursuit-t-il, ‘’cette situation semble ne pas du tout déranger l’actuel président ivoirien’’ (…) qui ‘’considère que tout baigne, que le pays est au travail, et que les Ivoiriens sont déjà réconciliés’’, indique Blé Goudé dénonçant ‘’cette vision étriquée qui me désole et m’inquiète aussi’’.
‘’De ce qui précède, le prochain président ivoirien qui viendra après Ouattara devra indubitablement posséder un leadership fort, avec un discours qui traverse et transcende les clivages, pour parler à la Côte d’Ivoire plurielle’’, conseille-t-il.
Pour Blé Goudé, au chevet de cette Côte d’Ivoire là, ‘’il faudra un chef capable d’affronter la colère et les réticences de ses partisans, pour courageusement prendre des mesures et entreprendre des actions dans le but de rassembler, d’unir les Ivoiriens au-delà de leurs enclos politique et idéologique’’.
Ce chef-là, explique-t-il, devra surtout ‘’panser les plaies des citoyens profondément blessés dans leur chair et dans leur âme, mais aussi, rassurer les peurs et les craintes somme toute légitimes. Pour tout dire, il aura cette difficile tâche de normaliser les rapports entre les ivoiriens’’, admet Blé Goudé qui ne ‘’désespère pas cependant’’, car ‘’la politique, c’est l’art de rendre possible le souhaitable’’.
HS/ls/APA
L’après Ouattara ‘’préoccupe’’ et ‘’inquiète’’ Blé Goudé depuis sa cellule à La Haye