Les derniers contingents des Casques bleus ont quitté la Côte d’Ivoire, la semaine dernière après quatorze ans de présence militaire. Le retour à la paix est synonyme de mission accomplie pour ces soldats onusiens qui s’en vont dans un contexte sécuritaire toutefois délicat.
L’opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire a fait ses valises la semaine écoulée avec le départ des derniers contingents après quatorze ans de présence militaire dans ce pays déchiré par une décennie de conflits armés.
Créée en 2003, au lendemain des accords de Linas Marcoussis entre Laurent Gbagbo et la rébellion des forces nouvelles, l'opération de l'ONU en Côte d'Ivoire (Onuci) est arrivée dans un pays coupé en deux. Son défi d’alors était de s’interposer entre l’armée ivoirienne et les ex-rebelles, œuvrer pour le retour à la stabilité. Au bout des quatorze années de travail, la mission onusienne se dit satisfaite de sa mission, sanctionnée par les élections présidentielles de 2010 et de 2015 puis les législatives de 2011 et de 2016 ainsi que le référendum de 2016.
A moins de quatre mois du 30 juin prochain, date marquant la fin du mandat de l'opération des Nations unies en Côte d’Ivoire, tous les 7 000 militaires onusiens ont déjà quitté le sol ivoirien.
Mais à y voir de près, ce départ de l'Onu comporte les relents d'une décision précipité vu l'état de la fragilité de la situation sécuritaire encore en Côte d'Ivoire. En effet, la stabilité, même si elle est retrouvée au pays de Houphouët Boigny, de nouveaux défis sécuritaires font actuellement le quotidien du président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara. Il s’agit notamment d’un vaste mouvement de mutineries qui chamboule l’agenda du chef de l’Etat depuis le début de cette année.
Tout est parti début janvier d’une mutinerie des ex-rebelles intégrés dans l’armée à la fin du conflit en 2011. Au nombre de 8500, ces soldats dépourvus de formation militaire classique pour la plupart, revendiquaient des primes à eux dues, selon un accord conclu depuis 2007 à Ouagadougou avec le candidat Ouattara. Evalué à 12 millions de FCFA, le gouvernement a rapidement payé une première tranche de 5 millions par soldats et s’est engagé à payer le reste en sept mensualités...
Photo à titre d'illustration