En Côte d'Ivoire, à quelques jours du référendum constitutionnel du 30 octobre, la campagne bat son plein. Après Abidjan et Yamoussoukro, Alassane Ouattara est à Bouaké ce jeudi 27 octobre pour mobiliser pour le «oui» à la nouvelle Constitution.
Un texte, qui selon le chef de l'Etat permettra de tourner définitivement la page des années de crise. Mais l'opposition, elle, est vent debout contre le texte. Elle appelle à boycotter, voire à empêcher le vote.
L'un des principaux enjeux sera donc la participation. Mercredi, RFI était à un meeting du Front du refus, une coalition de l'opposition menée par l'aile dure du Front populaire ivoirien (FPI).
« On ne va pas voter ! » Le message est sans ambiguïté et le lieu n'a pas été choisi par hasard. Sur la place Laurent Gbgabo de Port-Bouët, les pieds dans le sable brûlant, la tête surmontée de casquette à l'effigie de l'ancien président, les militants disent leur colère contre le projet de nouvelle Constitution.
« Le projet de nouvelle Constitution détient en son sein beaucoup de gangrène, assure l'un de ses détracteurs.Un exemple : à lui seul, le président de la République choisit un tiers des sénateurs. Le peuple est où dans tout ça ? »
Sur les banderoles comme sur les pancartes, on clame « le pouvoir au peuple », face à une Constitution qu'ici tous estiment taillée sur mesure pour Alassane Ouattara. Selon Viviane, la Côte d'Ivoire n'est pas encore prête pour ce vote. « Il y a eu une crise post-électorale, on n’est même pas réconciliés. Qu’on règle le problème des Ivoiriens, on se parlera après », lance-t-elle.
Pour Viviane, pas question d'aller voter dimanche. Comme les figures du Front du refus, Aboudramane Sangaré, Mamadou Koulibaly ou encore Danièle Boni-Claverie, elle défend le boycott. Certains appellent même empêcher la tenue du vote. « Nous ne voterons pas “non” ou "oui" parce que le processus est déjà biaisé. Nous nous ferons entendre nous-mêmes, dans les rues de Côte d’Ivoire », assure Guy.
Alors qu'Alassane Ouattara a appelé les Ivoiriens à voter « oui » à 96%, le taux de participation sera bien un enjeu majeur du référendum de dimanche.
Photo: Cyrille Nahin