Côte d'Ivoire : la IIIe République selon Alassane Ouattara

  • 06/10/2016
  • Source : Le Point Afrique
C'était l'une des promesses du président Alassane Ouattara : tourner définitivement la page des crises successives qui ont secoué le pays. Et pour se faire, le pays devra passer par une troisième République.

Le chef de l'État en personne a présenté ce 5 octobre devant les députés un projet de nouvelle Constitution, un texte de 60 pages et 184 articles élaborés par des experts.
 
En finir avec  l'"Ivoirité"
Le texte de réforme constitutionnelle prévoit deux changements. Le premier concerne les conditions d'éligibilité du président de la République ivoirienne. Pour en finir avec le concept de "l'Ivoirité", qui a empoisonné la vie de ce pays d'Afrique de l'Ouest pendant plus d'une décennie et manqué de le plonger dans la guerre civile, le projet de texte modifie notamment les conditions d'éligibilité à la présidence de la République.

Il prévoit que "le candidat doit être exclusivement de nationalité ivoirienne, né de père ou de mère ivoirien d'origine". La Constitution actuelle stipule "de père ET de mère", une disposition visant M. Ouattara, accusé par ses détracteurs d'être d'origine burkinabè.

"Honorables députés, je me tiens devant vous avec l'avant-projet de Constitution et avec la ferme conviction que son adoption va nous permettre de bâtir une nation plus forte, plus stable (...) réconciliée et en paix", a déclaré M. Ouattara devant 234 parlementaires présents sur 250.

"L'esprit de l'avant-projet de la Constitution (...) est aussi l'occasion de tourner définitivement la page des crises successives que notre pays a connues", a-t-il poursuivi.
 
Le ticket présidentiel version Ouattara
Le second changement prévoit la création d'un poste de vice-président "élu en même temps" que le président et d'un Sénat, dont un tiers des membres sont nommés par le président.

"En cas de vacance de la présidence, le vice-président garantit la stabilité et la continuité du fonctionnement de l'exécutif d'une part et le respect du calendrier électoral d'autre part", a expliqué M. Ouattara, soulignant qu'il "s'agit de mettre le pays à l'abri d'incertitudes pouvant déboucher sur une crise ou à un ralentissement économique lié à l'organisation d'élections anticipées".
 
Ce projet de nouvelle Constitution sera soumis à un référendum fin octobre après adoption et amendement des députés. Alassane Ouattara, 74 ans, a été réélu pour un second mandat en octobre 2015.