Une manifestation de l'opposition au président ivoirien Alassane Ouattara a été empêchée, samedi à Abidjan par la police qui a procédé à quelques interpellations, a-t-on appris de sources concordantes.
A l'appel de la Coalition nationale pour le changement (CNC), le meeting qui devait se tenir à la "place Ficgayo" de Yopougon, un quartier populaire d'Abidjan, n'a pas eu lieu.
Des éléments de la police anti-émeutes lourdement armés ont occupé l'espace tôt dans la matinée, tandis qu'une patrouille contrôlait les accès.
"Nous avons été appelés pour participer à un meeting. Mais nous avons constaté que tout le périmètre est quadrillé par la police pour nous empêcher de dire notre mot à quelques semaines des élections", a pesté Jean-Jacques Djoro, un jeune opposant.
"Le moindre attroupement était dispersé à coup de gaz lacrymogène, des militants sont pourchassés, c'est inadmissible", a déploré un jeune militant.
Un groupe d'une dizaine de personnes qui échangeait à proximité du lieu du meeting a été dispersé par la police, a constaté une journaliste de l'AFP.
"Denis Ayeka, le responsable à la mobilisation de la CNC, a été arrêté", a affirmé à l'AFP Jean Enoc Bah, un membre fondateur du parti.
"Nous condamnons la barbarie policière qui a cours (...). Nos amis ont été violentés et brimés", a déploré M. Bah, lors d'une conférence de presse.
L'ancien Premier ministre ivoirien (2005-2007) Charles Konan Banny, l'ex-président de l'Assemblée nationale Mamadou Koulibaly, du député de la majorité Bertin Konan Kouadio et candidats contre M. Ouattara et issus de la CNC, ont appelé à manifester lundi pour réclamer un "accès équitable aux médias d'Etat", à un mois de la présidentielle du 25 octobre.
Ces opposants ont toujours exigé la "dissolution" de la Commission électorale indépendante (CEI), en charge du scrutin qu'ils considèrent favorable au président sortant.
La Côte d'Ivoire vivra en octobre une élection cruciale pour laquelle M.
Ouattara est le grand favori, afin de stabiliser le pays, après la crise post-électorale de 2010-2011, épilogue sanglant d'une décennie de crise politico-militaire.
En 2010-2011, plus de 3.000 Ivoiriens étaient morts en cinq mois de violences causées par le refus de Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire d'Alassane Ouattara à la présidentielle de novembre 2010;
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Photo:DR / Une manifestation de l'opposition au président ivoirien Alassane Ouattara a été empêchée, samedi à Abidjan