C’est toujours l’attente pour Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé. Acquittés le 15 janvier des crimes contre l’humanité commis lors de la crise postélectorale de fin 2010, ils ont quitté la prison de la Cour pénale internationale le 1er février. Une liberté assortie de conditions imposées à la demande du procureur, dont celle de trouver provisoirement un pays d’accueil. En attendant, l’ex-président ivoirien et son ancien ministre ont donc passé une nouvelle nuit sur le sol néerlandais.
Les préparatifs pour permettre à Laurent Gbagbo de rejoindre la Belgique sont toujours en cours, a indiqué lundi le ministère des Affaires étrangères. Une source à la CPI confirme bien que l’accord n’est pas remis en cause, mais que des questions logistiques ralentissent le départ de Laurent Gbagbo en Belgique où résident sa seconde épouse et l’un de ses fils.
Si l’ex-chef d’Etat doit quitter les Pays-Bas d’ici un à deux jours, indique-t-on, Charles Blé Goudé n’a toujours pas de pays d’accueil, mais des discussions se poursuivent avec plusieurs pays européens. Son avocat n’écarte pas la possibilité, en cas d’échec, de se tourner vers des Etats africains, dont la Côte d’Ivoire.
Pas d’appel encore déposé
En attendant, aux Pays-Bas, les deux acquittés ne résident pas ensemble. Après avoir passé cinq années dans la même prison, ils en ont franchi les portes à une heure d’intervalle, vendredi soir. L’ex-président et son ancien ministre ont eux-mêmes souhaité être séparés.
Ils se retrouveront sur les bancs de la chambre d’appel de la CPI, si la procureure décide de faire effectivement appel de l’acquittement. Si Fatou Bensouda a obtenu des juges que leur libération soit conditionnelle, elle dit encore attendre la version écrite du jugement, avant d’arrêter sa décision.
La Cour pénale internationale à La Haye, aux Pays-Bas, le 27 septembre 2018. © REUTERS/Eva Plevier/File Photo