En 2007, un jeune policier interpelle un homme au volant de sa voiture. Contrôle de routine à Port-Bouët, dans le district d’Abidjan.
Le policier ne reconnaît pas l’homme au volant, il est trop jeune. Le conducteur ne comprend pas que quelqu’un à Abidjan se méprenne sur son identité. Les rapports deviennent orageux. Le policier décide d’emmener l’usager de la route au poste.
C’est alors que le chef de service s’en rend compte : son jeune collègue venait ainsi de créer une affaire d’État. Il essaie de régler au mieux l’affaire, mais c’est déjà trop tard.
Elle prend des proportions considérables, le pays entier est sous le choc. L’émotion est vive. Arrêter Laurent Pokou pour un contrôle de routine, oui. S’en prendre à lui, violemment, pour une raison ou une autre et le jeter en cellule, la Côte d’Ivoire ne l’accepte pas.
Le président de la République de l’époque, Laurent Gbagbo, présente personnellement les excuses de la nation à l’ancien international. Les responsables ivoiriens, les célébrités, les passionnés de sport et des admirateurs défilent pendant un trimestre au domicile abidjanais de celui que les Ivoiriens surnomment « l’empereur baoulé », les Africains, « l’homme d’Asmara » et les Bretons, « le Duc de Bretagne ». On ne touche pas impunément à une idole…
Le génie du football ivoirien
Car Laurent Pokou exprimait à lui tout seul, le génie du football ivoirien. Il portait en lui, tout le respect dû à un empereur. Longtemps après la fin de sa carrière sportive, le natif de Tiassalé, à 100 Km au nord d’Abidjan, restait pour la Côte d’Ivoire un symbole de l’unité nationale. N’dri Laurent Pokou à l’état civil, est né le 10 octobre 1947 à Treichville. Il n’aura comme joueur que deux clubs en Côte d’Ivoire : l’USFRAN de Bouaké et l’Asec Mimosas, où il établira sa renommée...LA SUITE
Photo d'archives à titre d'illustration:DR