A la veille de la fête nationale ivoirienne, le président Alassane Ouattara s'est adressé à la nation dans un discours télévisé. Premier exercice de son deuxième mandat et surtout un discours qui recadre un peu les choses socialement et politiquement.
Très vite, le chef de l'Etat est rentré dans le vif du sujet. Les récents troubles liés à des manifestations contre la hausse du prix de l'électricité, les violences récurrentes sur les campus universitaires singulièrement à Abidjan, la prolifération des délinquants mineurs qui sont parfois ultra-violents. Tout cela est intolérable, dit en substance Alassane Ouattara.
« Dans un pays en reconstruction, on ne peut pas casser pour manifester son mécontentement », assène le président ivoirien. S'il entend la grogne sociale, le chef de l'Etat alterne fermeté et écoute. Sur ce dernier point, les moyens pour les études seront encore augmentés, un audit sur la facturation de la CIE est demandé, et la subvention aux producteurs de produits vivriers devrait profiter à une baisse des prix sur les marchés, escompte le chef de l'Etat.
Nouvelle Constitution
Le deuxième volet de son discours est politique avec cette échéance historique pour le pays : la création d'une nouvelle Constitution. Un texte soumis à référendum fin octobre annonce, le président qui prévoira notamment la création d'un poste de vice-président. Le deuxième personnage de l'Etat qui sera élu « en même temps que le futur président ivoirien », précise Alassane Ouattara. Un sénat verra également le jour, sans plus de précisions sur le nombre et le mode de désignation des sénateurs. Un Parlement bicaméral, mais qui garantira pour autant la primauté de l'Assemblée nationale.
En outre, lors de son discours à la nation, le président Ouattara a annoncé qu'il faisait valoir sa grâce présidentielle en faveur de 3 168 prisonniers de droit commun.
Côte d'Ivoire: le discours de recadrage social et politique d'Alassane Ouattara