Le Vice-président du Front populaire ivoirien (FPI) chargé de la sécurité Michel Amani N’Guessan, a annoncé, lundi soir à Bouaké (379 Km au nord d’Abidjan) que son parti, ira aux élections que si « les conditions démocratiques sont réunies ».
L'ancien ministre de la défense de Laurent Gbagbo, s'exprimait devant la presse, à la fin d'une mission de prospection, en prélude à la prochaine visite du président du FPI, Pascal Affi Nguessan, dans la région de Gbêkê, prévue du 24 avril au 09 mai prochain.
« Le FPI de Pascal Affi Nguessan ira à toutes les élections. Chez nous c'est une position de principe démocratique. Un parti est créé pour prendre le pouvoir » a déclaré Amani N'Guessan.
« Nous irons aux élections mais pas à n'importe quelle élection. Pour nous, il faut que les conditions démocratiques soient réunies » a-t-il précisé, invitant dans la foulée le gouvernement au dialogue.
M. Amani N'Guessan a ensuite jugé « exécrables » les conditions de sécurité dans le pays. C'est pour quoi a-t-il martelé, « le FPI ne peut pas aller aux élections avec des conditions de sécurité exécrables, avec des Dozos dans des villages, avec une armée au service d'un pouvoir, avec une réforme qui se fait en excluant une bonne partie de l'opinion ».
Il a également dénoncé le « cadre juridique où chaque jour on change quelque chose dans le code électoral, la loi électorale est instable. Et ce changement est fait par le pouvoir seul, de façon unilatérale ».
S'exprimant sur le mode opératoire du processus de réconciliation en cours dans le pays, l'ex-ministre s'est dit déçu. « Le président Ouattara a échoué sur toute la ligne de la réconciliation nationale. C'est un échec total. Ce n'est pas parce qu'on met à la télévision nationale, la chaine qui rassemble que nous allons nous rassembler, ce ne sont que des slogans » a-t-il poursuivi.
Pour lui, « les ponts et les usines ne peuvent pas nous réconcilier ». « Seuls les états généraux permettront d'aboutir à une vraie réconciliation et une paix durable en Côte d'Ivoire », estime Amani N'guessan.
« Aujourd'hui, ce que nous proposons de nouveau et en urgence aux ivoiriens, c'est ce forum de réconciliation. On ne peut se réconcilier que si nous faisons le diagnostic du mal social que nous vivons » a exhorté M. Amani N'Guessan, ajoutant qu'ensuite « nous allons ensemble décider de renoncer à ce qui nous divise et nous accorder sur ce qui nous rassemble. C'est à cette occasion que nous parleront franchement ».
« Quand vous avez mal et qu'on vous empêche de parler, vous devenez plus malade. Les états généraux constituent pour nous un cadre d'expression libre pour soigner notre société qui est agonisante », a-t-il conclu.
CK/ls
Photo:Autre Presse / Le Vice-président du Front populaire ivoirien (FPI) chargé de la sécurité Michel Amani N’Guessan