Abidjan - Le patron de la plus importante mine d’or de Côte d’Ivoire a dénoncé lundi à Abidjan le développement de l’orpaillage "illicite et clandestin" qui pourrait menacer la construction d’une mine de classe mondiale dans ce pays d’Afrique de l’Ouest.
La compagnie minière Randgold a annoncé lundi un investissement de près de 300 millions de dollars en cinq ans pour développer des mines de classe mondiale en Afrique, notamment en Côte d’Ivoire, au potentiel aurifère encore sous exploité.
Ces investissements sont destinés au projet Massawa dans l’est du Sénégal, et à l’extension de la mine de Loulo-Gounkoto au Mali et en Côte d’Ivoire, le "pays le plus attractif", a déclaré lors d’une conférence de presse à Abidjan le Sud-Africain Dennis Marc Bristow, patron de Randgold Resources.
Cette compagnie exploite depuis 2010 la mine d’or de Tongon, fleuron de l’industrie minière du pays.
"Si je devais prendre un pari, je le prendrais sur la Côte d’Ivoire où nous avons découvert à Boundiali (nord) une minéralisation de plus de 50 kilomètres, qu’on ne peut voir ailleurs", a souligné M. Bristow.
"Malheureusement, on est confronté à cette difficulté de voir des milliers d’orpailleurs clandestins et illicites sur les sites de Boundiali pour lesquels nous détenons des permis (...) On a l’impression d’avoir affaire à un système de crime organisé mis en place. Ils (les clandestins) ont l’air d’être protégés", a-t-il déploré.
Pour lui, cette situation "ne permet pas d’avancer rapidement dans le développement de ce projet visant à construire une mine de classe mondiale dans l’intérêt même de la Côte d’Ivoire".
"Il y a d’évidence une complicité avec des personnes évoluant à un certain niveau de responsabilité. Il est important qu’une décision gouvernementale soit prise de façon radicale", a martelé le patron de la mine de Tongon, qui appelle à "faire la différence entre l’orpaillage traditionnel et organisé qui existe dans le code minier et des clandestins ni foi ni loi".
La production d’or dans la mine de Tongon devrait atteindre 8,9 tonnes en 2017 contre 8 tonnes en 2016.
L’activité minière contribue à 5% du produit intérieur brut de la Côte d’Ivoire, dont le sous-sol renferme également du diamant, du fer, du nickel, de la bauxite et du cuivre.
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