Abidjan- Le président ivoirien Alassane Ouattara a été officiellement désigné dimanche comme candidat de son parti à la présidentielle d’octobre, cruciale pour la Côte d’Ivoire qui sort d’une décennie de crise politico-militaire.
A l’issue de son congrès, le Rassemblement des républicains (RDR) a "désigné le Dr Alassane Ouattara, économiste, candidat du RDR" à la présidentielle, a déclaré la ministre ivoirienne de la Solidarité, de la Famille et de la Femme, Anne-Désirée Ouloto, en lisant publiquement la résolution spéciale rédigée par le parti.
Une dizaine de milliers de sympathisants s’étaient réunis dimanche pour encourager leur champion.
Le palais des sports de Treichville, un quartier d’Abidjan, avait été pris d’assaut pour ce congrès extraordinaire aux allures de plébiscite: Alassane Ouattara, 73 ans, n’avait pas de concurrent pour cette investiture. Face à une opposition divisée, il part grand favori du scrutin d’octobre.
Avant même sa désignation officielle, les quelque 6.000 délégués de son parti avaient fait de lui leur champion par acclamation.
"Le bilan du président Alassane Ouattara en moins de trois ans, est palpable, sensible et visible", avait lancé Amadou Soumahoro, secrétaire général du RDR, peu après 17H00 (locale et GMT).
"Au vu de ce bilan positif, avait-il poursuivi, il nous faut renouveler notre confiance au président Ouattara, en lui donnant un second mandat. Vous êtes, oui ou non, d’accord pour lui donner un second mandat?"
"Oui! Oui!" avaient répondu en choeur les 6.000 délégués avant de se réunir à huis clos. Moins de deux heures plus tard, ils sont sortis faire connaître leur décision.
A l’extérieur, la façade du palais des sports était ornée de larges banderoles: "Tous rassemblés autour d’ADO" (initiales d’Alassane Dramane Ouattara), "Pour une Côte d’ivoire qui gagne", ou encore "Mobilisons-nous pour un second mandat".
Le président ivoirien, arrivé aux affaires au terme d’une crise postélectorale sanglante causée par le refus de son prédécesseur Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite à la présidentielle de novembre 2010, s’est fixé 2020 comme horizon.
"J’ai trouvé un pays complètement en ruine, effondré, qui avait et a besoin d’être reconstruit", expliquait-il à l’AFP en juin 2013. "J’ai indiqué clairement que je ne suis pas sûr de pouvoir finir ce travail dans le temps qui me reste et que vraisemblablement je briguerai un second mandat".
Après une décennie de crise politico-militaire marquée par une partition du pays, cet ancien haut responsable du Fonds monétaire international (FMI) peut se vanter d’une vraie réussite économique en quatre ans au pouvoir.
Sous sa houlette, la Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao, a retrouvé une forte croissance, d’environ 9% annuels entre 2012 et 2014, soutenue par un investissement public fort. Le troisième pont enjambant la lagune d’Abidjan, chantier monumental, symbolise son premier mandat.
Ses soutiens l’encensent : le ministre du Plan, Albert Toikeusse Mabri, louait mardi le "leadership éclairé" de cet "homme providentiel".
Alassane Ouattara a fait de l’"émergence" - qui doit permettre au pays de passer de la pauvreté à un fort développement économique et social - son objectif pour la Côte d’Ivoire en 2020. Ce dont se gausse l’opposition, qui critique une mauvaise répartition des fruits de la croissance.
Photo d'archives à titre d'illustration / Le président Ouattara désigné candidat à la présidentielle d’octobre