Le Front populaire ivoirien (FPI, parti de l’ancien président Laurent Gbagbo) estime que le processus de réconciliation nationale en cours dans le pays est un échec.
"La Commission Dialogue Vérité Réconciliation (CDVR) a failli à sa mission et le processus de réconciliation nationale est un échec. Le processus de réconciliation nationale est en panne", note un communiqué publié dimanche suite à une rencontre du comité central de cette formation politique.
"Le Comité central a fait le constat que trois ans après son lancement, le processus de réconciliation nationale est dans l’impasse. Le pays est toujours divisé et la belligérance politique se poursuit. Elle se traduit par le maintien en détention de centaines de prisonniers politiques ; des arrestations arbitraires quotidiennes, des détentions illégales et abusives, la contrainte à l’exil de centaines de milliers d’Ivoiriens la confiscation des biens privés et des domiciles des militants de l’opposition ; le gel des avoirs et des comptes bancaires des responsables de l’opposition", ajoute le document.
Pour le FPI, cet échec est imputable à l’absence de volonté politique au sommet de l’Etat "qui se traduit par la faible implication du Chef de l’Etat dans le processus de réconciliation nationale".
Cette formation politique pro-Gbagbo dénoncé également une " absence de soutien institutionnel à la CDVR" et fait état d’un " homme politiquement marqué à la tête de la structure en charge de la réconciliation alors qu’il s’agit de conduire un processus qui requiert désintéressement, neutralité, impartialité et capacité d’arbitrage des querelles politiciennes".
Le FPI a aussi appelé à boycotter les opérations de recensement démographique qu’il juge inopportuns et appelé à boycotter l’audition des victimes de la crise par la CDVR.
"Nous demandons la dissolution de la Commission Dialogue vérité réconciliation", soulignent les pro-Gbagbo, tenant le gouvernement pour responsable de la rupture du dialogue politique.
"La réconciliation nationale est une nécessité absolue et une exigence politique, économique et sociale", ont-ils toutefois noté, appelant en conséquence à l’organisation des Etats Généraux de la république en vue de construire un nouveau consensus réconciliateur qui devrait être un facteur de paix et de stabilité.
La Côte d’Ivoire tente de sortir d’une crise post-électorale aiguë qui a secoué le pays en 2010 et 2011, faisant au moins 3.000 morts et un million de déplacés.
La réconciliation nationale se présente comme l’un des défis majeurs à relever pour le retour effectif de la normalité dans le pays.
Le climat politique entre le pouvoir et l’opposition précédemment détendu semble de nouveau se crisper depuis le transfèrement de Charles Blé Goudé à la CPI.
Côte d’Ivoire : le processus de réconciliation nationale est un échec (parti de Gbagbo) - Photo à titre d'illustration