Le Haut Commissariat aux réfugiés (HCR) à Abidjan s’interroge sur l’avenir des réfugiés ivoiriens en Afrique de l’Ouest lors d’une réunion qui se tient depuis mardi 12 juillet. Cinq ans après la fin de la crise post-électorale, 58 000 Ivoiriens sont toujours exilés dans les pays voisins.
Depuis le début de l'année, 16 000 Ivoiriens réfugiés dans les pays voisins depuis 2011 sont rentrés en Côte d’Ivoire.
Presque tous venaient de Liberia. Et pour cause : certains ont fui les pays touchés l'épidémie d'Ebola et la fermeture de certaines frontières, qui retardent le retour des exilés de Guinée.
La principale difficulté vient toujours du Ghana, où seules six personnes ont accepté de rentrer en Côte d'Ivoire. « Ils ont peur de rentrer à cause de l’insécurité et des représailles. Ils souhaiteraient être rassurés. Et il y a un petit groupe qui affirme qu’il ne peut pas rentrer tant que l’ancien président n’est pas de retour », explique Liz Ahua, la représentante régionale du HCR en Afrique de l'Ouest.
Pas de retour tant que Laurent Gbagbo est à la CPI
Certains présents au Ghana ne prévoient aucun retour au pays tant que Laurent Gbagbo est en prison à la CPI.
Face aux arguments politiques, « il y a des personnes, j’allais dire des ennemis de la Côte d’Ivoire, qui prennent en otage nos frères et sœurs réfugiés. Mais l’heure du coup d’Etat est passée, l’heure de la guerre est passée. Il faut que nous réapprenions à vivre ensemble », déclare Mariatou Koné, la ministre ivoirienne de la Solidarité, qui dénonce des manipulations.
Les autorités garantissent qu'aucune arrestation n'aurait lieu. Elles annoncent aussi que la réintégration scolaire des enfants et la réintégration professionnelle des adultes est désormais systématique. Le HCR estime néanmoins que 6 000 à 10 000 réfugiés ivoiriens ne rentreront jamais dans leur pays.
Côte d’Ivoire: le retour des 58000 réfugiés ivoiriens est-il possible?