Les avocats de l’ex première dame de la Côte d’Ivoire estiment que le gouvernement ivoirien a échoué dans l’organisation d’un procès aussi historique que celui de Mme Simone Gbagbo accusée pour crime contre l’humanité et crime de guerre. Ils réclament la démission du Ministre de la Justice, Sansan Kambilé ou à tout le moins son limogeage.
C’est à travers un communiqué transmis que Maîtres Habiba TOURE, Ange Rodrigue DADJE, Dohora BLEDE, Toussaint DAKO, Félix BOBRE et Mathurin Dirabou demandent également la reprise à zéro du procès avec tous les acteurs des faits et une véritable indépendance et impartialité de la Justice.
Ils expliquent que les déclarations et décisions de la Cour d’Assise et du Ministère Public, dans le cadre de ce procès historique, «contreviennent gravement aux engagements pris par l’Etat de Côte d’Ivoire de garantir à Mme Simone Gbagbo un procès juste et équitable, garantissant l’ensemble de ses droits de la défense.» comme relevé.
L'équipe de défense de l'ancienne première dame justifie sa position en estimant que la justice ivoirienne n’a pas été en mesure, à dessein, d’entendre les acteurs des faits de la crise post-électorale que sont principalement : le Directeur Général de la Police Bredou M’Bia, le Commandant Supérieur de la Gendarmerie, le Général Kassaraté Tiapé Edouard, le Chef d’Etat-Major de l’Armée, le Général Philippe Mangou, Guillaume Soro pour l’organisation de la marche sur la RTI.
Pour la défense, cette exigence est un impératif pour permettre de savoir ce qui s’est effectivement passé en Côte d’Ivoire afin de pouvoir situer les responsabilités de chacun de ces acteurs.
Du fait de cette non recevabilité pour l'heure, elle s’est retirée de ce qu'elle qualifie de «simulacre de procès» et sa cliente en a fait de même.
La défense rappelle également que le Ministère de la Justice a, selon elle, «cru bon» en plein procès, de faire muter un des juges accesseurs et de le remplacer par un juge n’ayant pas suivi le procès depuis le début dont les auditions de Mme Simone Gbagbo, des témoins du Procureur Général et des parties civiles, dans une procédure d’Assise réputée « Orale ».
«La réclamation par les Avocats commis d’Office d’une part, des pièces du dossier nécessaire à la mission de défense qui leur a été assigné, et d’autre part de la reprise du procès à zéro du fait du remplacement d’un juge par un autre n’ayant pas suivi les débats, le Ministère de la Justice par son représentant puis la Cour d’Assise ont opposé des refus injustifiés et injustifiables.» précisent les avocats de Simone Gbagbo qui s'indignent par ailleurs du fait que «la Cour d’Assise s’est même permise de déclarer que c’était une faveur qu’elle faisait à Mme Simone Gbagbo en lui octroyant des Avocats.»
La sortie musclée des avocats intervient alors que la cour d'Assise d'Abidjan Plateau s’apprête à rendre son verdict sur le procès de Simone Gbagbo.
Emeraude ASSAH
Simone Gbagbo,ex première dame de Côte d’Ivoire