Pour éviter des hausses généralisées des prix, à cause du contexte de la guerre en Ukraine, les autorités ivoiriennes ont décidé, le 16 novembre, de plafonner les prix d’une vingtaine de produits. Cela va du carburant, en passant par le pain et des denrées de consommation courante comme le riz, le sucre et l’huile. Des règles qui ne sont toutefois pas systématiquement respectées.
Stylo et téléphone en main, des agents de la Brigade de contrôle rapide du ministère du Commerce scrutent les prix affichés dans les rayons. Ils sont chargés de vérifier que les prix des denrées essentielles plafonnés le 16 novembre sont bien respectés.
Au bout de quelques minutes, le bilan est implacable : les prix du sucre, de la tomate et du lait sont bien au-dessus des normes fixées par le gouvernement. « Nous essayons de remonter la chaîne, explique le commandant Armand Koffi, responsable de cette brigade. Nous demandons des documents comptables, tels que les factures, et nous essayons de démanteler le réseau. »
Impact sur les consommateurs
Fausses factures, non-affichage des prix et dans certains commerces, des produits comme le sucre et l’huile sont dissimulés dans l’arrière-boutique. Quand la brigade découvre les produits à l’arrière, le commerçant se défend en affirmant avoir payé sa marchandise trop chère et l’avoir stockée pour la rapporter au fournisseur.
Les consommateurs sont les premières victimes de ces pratiques. « Ce n’est pas normal » se désole Françoise, une femme d’âge mûr. Elle constate une augmentation de « plus 20 à 50% » sur le prix des denrées, avec un « coût de la vie qui est déjà cher ». « En ce moment, l’huile manque, illustre-t-elle. Est-ce que c’est pour faire de la rétention pour augmenter les prix ou est-ce que ça manque véritablement, je n’en sais rien. »
Bilan de la journée pour la Brigade de contrôle rapide : sur neuf magasins inspectés, sept étaient en infraction. Les amendes varient entre 100 000 francs CFA et 50 millions de francs CFA, selon l’ampleur des délits.
Du riz en vente dans un supermarché d'Abidjan en avril 2022 (image d'illustration). AFP - ISSOUF SANOGO