Les démobilisés, d'anciens rebelles non intégrés à l'armée ivoirienne après la crise postélectorale de 2010-2011, menacent de perturber "de manière pacifique" les Jeux de la Francophonie si les négociations avec le gouvernement n'avancent pas, affirment-ils, alors que certains de leurs responsables ont été interpellés à Bouaké.
« Le gouvernement nous avait promis des mesures concrètes, mais nous ne voyons rien arriver. Si rien n’est fait, nous allons nous manifester de manière pacifique le 21 juillet pour l’ouverture des Jeux de la Francophonie, pour que tout le monde voit la souffrance des démobilisés », affirme lundi 10 juillet depuis Korhogo Issouf Ouattara, secrétaire exécutif de « la cellule 39 ».
« Les discussions avec le gouvernement n’avancent pas. On se fout de nous, nous voulons nos 18 millions de francs CFA », renchérit un autre démobilisé sous couvert d’anonymat.
Deux responsables des démobilisés arrêtés
Des revendications financières rappelées dimanche 9 juillet à Bouaké, où un groupe de démobilisés a brièvement bloqué le corridor nord de la deuxième ville du pays avant d’être dispersé par les forces de l’ordre.
Quelques heures après ce mouvement d’humeur condamné par la hiérarchie de « la cellule 39 », deux responsables des démobilisés, dont Diomandé Megbé, l’un des porte-parole des démobilisés, ont été arrêtés à Bouaké, a appris Issouf Ouattara auprès d’anciens rebelles sur place. « Selon leurs témoignages, les arrestations se poursuivent », a-t-il fait savoir.
Cinq morts en mai dans les rangs des démobilisés
Fin mai, les démobilisés – en majorité d’anciens rebelles des ex-Forces nouvelles – avaient bruyamment rappelé leurs exigences : le paiement de 18 millions de francs CFA (environ 27 000 euros) à chacun d’entre eux. Une somme bien supérieure aux 12 millions obtenus par les mutins, qui contrairement aux démobilisés avaient été intégrés à l’armée après le processus de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR)...
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