Bouaké - Les surveillants pénitentiaires ont repris jeudi leurs fonctions dans les prisons de Côte d’Ivoire, confiées lundi aux forces de sécurité ivoiriennes parce qu’ils s’étaient mis en grève, ont-ils indiqué à l’AFP.
"Nos délégués syndicaux à Abidjan ont levé la grève sur toute l’étendue du territoire national. Donc nous avons repris le service", a indiqué une source syndicale à Bouaké, ce qu’a confirmé un garde pénitentiaire à Abidjan.
La grève, pour des revendications salariales, avait été brisée de fait lundi, quand les forces de sécurité avaient pris le contrôle des prisons, démantelant comme à Bouaké des barrages installés par les gardiens, qui avaient été désarmés la veille.
"Ce matin les commandants de l’armée, la police et la gendarmerie se sont présentés au camp pénal pour restituer les armes qu’ils avaient récupérées" dimanche, a déclaré un cadre de la prison de Bouaké.
"La grève est levée, le travail a correctement repris", a confirmé un surveillant de Bouaké.
L’armée et la police ivoiriennes avaient pris lundi le contrôle des prisons du pays après avoir désarmé la veille les gardes pénitentiaires, en grève depuis une semaine pour obtenir une revalorisation salariale.
D’après un gardien de la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca), cette revendication n’a pas été satisfaite mais des discussions sont en cours.
Jeudi dernier, le ministre ivoirien de la Justice Gnénéma Coulibaly avait qualifié d’"inadmissible" le maintien en détention de 3.000 prisonniers ayant bénéficié la veille d’une grâce collective, et avait appelé les gardiens à cesser leur mouvement.
Plus de 3.000 autres prisonniers, représentant environ 30% de la population carcérale ivoirienne, avaient déjà été graciés en août 2014 par le président Alassane Ouattara.
Mais les prisons, dont la plupart sont en surpopulation chronique, s’étaient remplies rapidement, en raison des peines plutôt lourdes généralement prononcées par la justice ivoirienne.
La Maca, le plus grand centre pénitentiaire du pays, prévue pour accueillir 1.500 détenus, en compte près de 5.000. Les 33 autres prisons du pays abritent quelque 5.000 prévenus et condamnés, selon des chiffres officiels.
str-jf/ck/jpc
Photo d'archives à titre d'illustration