ABIDJAN - La formation pro-Gbagbo et le parti pro-Ouattara sont "condamnés" à "trouver des compromis" afin de parachever la réconciliation politique en Côte d’Ivoire, qui a connu une sanglante crise postélectorale en 2010-2011, a déclaré lundi le président du FPI (opposition).
Lundi, une délégation du Rassemblement des Républicains (RDR, pro-Ouattara), dont plusieurs ministres faisaient partie, a accueilli au siège du RDR une dizaine de cadres du Front populaire ivoirien (FPI, pro-Gbagbo), pour une première réunion du genre depuis des années.
Le FPI, à l’origine de la réunion, a fait connaître au RDR sa volonté de "dialogue direct" et d’organisation d’états généraux de la République, a révélé son président Affi N’Guessan, qui a qualifié ces deux points de "piliers de la réconciliation nationale".
Amadou Soumahoro, le secrétaire général par interim du RDR, qui a dit ne pas juger opportun ces états généraux, a de son côté appelé ses "amis" du FPI à "saisir la main tendue" du président Ouattara "en participant pleinement à tous les débats".
Les deux parties se sont dites satisfaites de la rencontre et de son climat
"fraternel" et "convivial", marqué par des échanges "francs" et "sincères", selon Affi N’Guessan, ancien Premier ministre sous Laurent Gbagbo (2000-2003), en liberté provisoire depuis août après avoir passé deux années en prison.
"Nous avons convenu de parler, d’échanger, afin que ce dialogue entamé ne soit pas interrompu", a remarqué M. Soumahoro, qui a souhaité "rassurer" le FPI quant à la "disponibilité" future du RDR pour procéder "à tout moment" à de telles discussions.
Le FPI avait rencontré fin septembre le gouvernement ivoirien, déjà dans
une démarche de réconciliation.
La Côte d’Ivoire a connu une décennie de violences politico-militaires, qui ont fait des milliers de mort de 2000 à 2011. Le pays a subi une partition de 2002 à 2011, quand le Nord était sous contrôle d’une rébellion favorable à Alassane Ouattara et opposée à Laurent Gbagbo.
Le RDR a malgré tout fait partie de gouvernements d’union nationale du
pouvoir FPI de 2002 à 2010.
La refus de M. Gbagbo de reconnaître la victoire M. Ouattara à la présidentielle de 2010 a provoqué cinq mois de crise sanglante, durant laquelle plus de 3.000 personnes ont péri.
Laurent Gbagbo est actuellement détenu à La Haye, où il a été transféré fin 2011, accusé de crimes contre l’humanité par la juridiction internationale.
jf/sba
Côte d’Ivoire : les partis pro-Gbagbo et pro-Ouattara "condamnés" à "trouver des compromis" (opposition) - Photo à titre d'illustration