Côte d’Ivoire: Les "remèdes" du Dr AHIPEAUD Martial pour des élections 2015 sans effusion de sang.

  • 25/09/2013
  • Source : Diasporas-News
A l'invitation du Réseau des journalistes africains de France (REJAF) au Club Presse de France à Paris, Dr Joseph Martial AHIPEAUD, président de l'UDL a animé une conférence de presse sur le thème:Côte d'ivoire Enjeux et propositions pour des élections sans effusion de sang.Notre compte rendu.

La Côte d'ivoire est malade de sa classe politique et de son système de gestion qui a transformé "cette terre d'espérance et de l'hospitalité" en "un espace de haine et de méchanceté, de sectarisme primaire de tribus enragés".Tel est le triste constat que fait le Dr AHIPEAUD sur la situation socio-politique de son pays. Pourquoi et comment la Côte d'ivoire décrite comme une nation de paix a t-elle plongé dans la barbarie extrême, la violence banalisée, la guerre? Cette violence est-elle finie parce que le Président Ouattara a annoncé sa candidature pour 2015?

Ces questions ont été posées en introduction de sa conférence par l'ex leader de la Fesci qui entendait situer les journalistes et le public présent avant d'aborder selon lui les causes fondamentales du problème ivoirien et faire des propositions pour des élections "sans effusion de sang".
Empruntant une méthodologie pédagogique,les causes fondamentales selon le conférencier sont à chercher dans l'exploitation de la terre entre les autochtones et les allogènes, le système de gestion et de contrôle du café et du cacao et surtout "l'échec de l'Etat néo-patrimonial et de ses élites tribalistes corrompues".

Et s'agissant des élites politiques au pouvoir comme dans l'opposition, "la méthodologie c'est à dire la façon de résoudre les problèmes de la Côte d'ivoire pose problème" selon l'enseignant chercheur.Et pour étayer son propos, le Dr AHIPEAUD déclare au sujet de la politique actuelle du Président Ouattara que "le rattrapage ethnique ne peut pas être la solution. Bien au contraire. Il attise les haines et ne fait que pousser dans le mauvais sens, les extrémistes de chaque camp." De plus, il estime que les lois sur la nationalité, le foncier rural et l'apatridie votées en l'état sont instrumentalisées,porteuses de conflit et "ne sont pas dans l'intérêt des populations concernées".

Fort de ce diagnostic alarmant du pachyderme ivoirien, le Dr AHIPEAUD se veut prévenant car dit-il "cela révèle de notre stratégie d'alerte précoce" car "3 guerres potentielles sont en vue" "autochtones contre allogènes" "sudistes contre nordistes" et "entre les militants des partis politiques opposés"ce qui pourrait déboucher sur des victimes largement supérieur à 2011. Prévision apocalyptique.

Ainsi pour éviter ce "scénario apocalyptique",Dr AHIPEAUD fait plusieurs propositions pour des élections sans effusion de sang. L'enseignant -chercheur suggère au Président Ouattara d'organiser un forum de réconciliation 2 pour débattre de toutes les thématiques fâcheuses de la République. " Quand le président Laurent Gbagbo a fait le forum de réconciliation 1, ce qui a occasionné la guerre civile selon la rebellion c'est qu'il a refusé d'appliquer les recommandations" nous rappelle le conférencier.
"IL paraît incompréhensible" selon ses dires que "le Président Ouattara refuse d'organiser un forum de la réconciliation pour que toute la Côte d'ivoire entière débatte des problèmes de fond et trouve un consensus". Dans sa continuité, Dr AHIPEAUD suggère également la modification de la Constitution en plusieurs points notamment l'article 35 de façon consensuelle.Il propose encore la suppression de la CEI actuelle et la mise en place d'une nouvelle Commission Électorale. Sur sa lancée, le 1er responsable politique de l'UDL propose la nomination du Président du Conseil Constitutionnel à vie et pour 12 ans non renouvelable des 9 Conseillers.Autre proposition phare et surprenante, AHIPEAUD Martial demande au Président Ouattara de ne pas se présenter aux élections présidentielles 2015 et de se "mettre au dessus de la mêlée".

IL souhaite aussi que les présidents Bédié et Gbagbo ne soient pas candidats et qu'ils puissent laisser la place à d'autres jeunes.Pour notre part, nous nous interrogeons : ces propositions très volontaristes de l'ancien SG de la Fesci peuvent elles être entendues et prises en compte sur le volcanique échiquier politique ivoirien? Le temps nous le dira.


Boni Félix NIANGORAN