En Côte d’Ivoire, les températures élevées et les précipitations irrégulières enregistrées, la semaine dernière dans plusieurs zones de production de cacao ternissent les perspectives de la production cacaoyère de la saison intermédiaire d’avril à septembre.
En effet, de nombreux producteurs craignent que la saison sèche se déroulant habituellement de mi-novembre au mois de mars, se prolonge dans les prochains mois et n’entrave le bon développement des cacaoyers. « Les producteurs locaux commencent à s’inquiéter. Certaines des fleurs se dessèchent dans les plantations et, si la vague de chaleur se maintient, les dommages seront importants et la récolte sera réduite.», affirme Etienne Yao, un producteur de la région méridionale d’Aboisso interrogé par Reuters.
Ces inquiétudes sont également perceptibles dans les rangs des producteurs de la région orientale d’Abengourou, réputée pour la qualité de ses fèves. « Les cacaoyers sont épuisés parce qu’il n’y a pas assez d’humidité dans le sol.», confie N’Dri Kouao, exploitant et dirigeant de coopérative basé dans la localité de Niablé, proche de la frontière ghanéenne.
Ce tableau sombre doit cependant être nuancé par la météorologie plus clémente qui règne dans d’autres zones du bassin cacaoyer ivoirien. Ainsi, à Daloa, l’une des principales régions productrices de cacao du pays, (le quart de la production totale), de nombreux producteurs approchés par Reuters ont signalé d’abondantes précipitations.
Dans l’Ouest du pays à Soubre, les exploitants sont optimistes. « La situation semble s’améliorer. Nous avons beaucoup de cabosses sur les cacaoyers pour la récolte de la mi-saison.», confie Salamé Koné, un exploitant de la région. « Si nous avons de bonnes pluies en avril, la qualité des fèves sera meilleure que celle de l’année dernière.», conclut-il.
Du côté des experts, on craint que ce contraste observé dans les zones de production ne fragilise la production de cacao de la Côte d‘Ivoire pour la saison 2016/2017. Celle-ci devrait atteindre 1,9 million de tonnes d’après les dernières prévisions de l’Organisation internationale du cacao (ICCO).
Espoir Olodo
Photo à titre d'illustration:DR / Ces inquiétudes sont également perceptibles dans les rangs des producteurs