Les 24 agents du ministère ivoirien du commerce poursuivis pour ''trouble à l'ordre public'' ont été relaxés, lundi, par le tribunal de première instance d'Abidjan, pour ''délit non constitué''.
C'est Mme Adèle N'dri, présidente de l'audience des flagrants délits dudit tribunal qui a rendu cette décision au terme de deux heures de débats.
Auparavant, le parquet qui a requalifié les faits "de trouble à l'ordre public'' en ''atteinte à la sécurité, appel à la désobéissance et jet de discrédit des autorités'' avait requis une ''peine de 3 à 5 ans de prison'' pour chacun des prévenus.
Il n'a pas été suivi par le tribunal qui a déclaré les 24 prévenus dont quatre femmes, vêtus de tee-shirts orange et blanc, "non coupables '' des délits qui leur sont reprochés.
Pour Me Zakaria Touré, l'un des conseils de la défense, ce verdict ''satisfaisant'' doit stimuler ses clients pour ''continuer la lutte'' pour de ''meilleures conditions de travail et de vie'' pour laquelle ils ont ‘'inutilement'' passé près de deux semaines en prison.
Un sentiment partagé par Sylva Loua, Secrétaire à la communication du Syndicat national des agents du ministère du commerce de Côte d'Ivoire (SYNAMIC-CI) qui a appelé à la grève ''illimitée'' depuis fin juillet pour réclamer de meilleures conditions de vie, notamment, ''le paiement des primes de rendement, le profil de carrière...''.
''Le tribunal vient de dire le droit en déclarant nos camarades non coupables car le parquet n'a pu soutenir ses accusations parce que le dossier est vide '' s'est réjoui M. Loua, invitant à ''la poursuite du combat pour faire aboutir nos revendications''.
Les 24 agents ont été arrêtés le 27 juillet dernier et déférés à la Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan (MACA) le lendemain alors qu'ils répondaient au mot d'ordre de grève de leur syndicat.
Pendant trois jours, les grévistes ont collecté 300 poches de sang grâce une opération '' don de sang'' initié par le SYNAMIC-CI durant le mouvement.
HS/ls
Photo à titre d'illustration