Dans un rapport paru cette semaine, la banque mondiale a souligné que l'économie de la Côte d'ivoire reste vulnérable malgré la forte croissance ininterrompue de ces dernières années.
Les autorités ivoiriennes devraient effectuer des réformes conduisant à assurer une croissance durable et une économie encore plus diversifiée, a recommandé l'institution.
Alors qu'elle a fait de bons chiffres ces dix ou cinq dernières années, l'économie de la Côte d'Ivoire reste une économie fragile exposée aux fluctuations sur le marché, à en croire la Banque mondiale.
Dans un rapport publié cette semaine, l'institution a fait état d'un ralentissement de la croissance économique, qui de deux chiffres est tombée à un chiffre (8%) en 2016. Une chute que le rapport de la banque explique par une chute de 25% des cours du cacao, (premier produit d'exportation de la Côte d'Ivoire), l'année dernière.
La banque mondiale a conclu à la base de ce rapport de cause à effet que l'économie du pays le plus prospère d'Afrique occidentale était vulnérable. Cette inquiétante conséquence pourrait être même aggravée déclare le rapport. Une hausse des coûts des emprunts sur les marchés financiers pourrait faire peser beaucoup plus les dettes de la Côte d'Ivoire et l'empêcher ainsi de financer ses projets de développement et ses investissements.
Ce qui mettrait l'économie dans une impasse
Le contexte mis à nu par la banque mondiale ne devrait pas décourager les autorités ivoiriennes. Au contraire, selon le rapport de la banque mondiale, il devrait les amener à effectuer dès à présent des réformes pour la diversification profonde de l'économie et des investissements plus porteurs et plus efficaces dans le système éducatif. « (...) Pour maîtriser ces risques et générer une croissance durable et plus inclusive, l'économie ivoirienne devra poursuivre ses efforts de diversification et augmenter la valeur ajoutée de ses exportations en s'inspirant des pays émergents qui fabriquent des produits de plus en plus sophistiqués », lit-on dans le rapport. Selon la banque mondiale, aucun domaine ne doit être sous-estimé. Il s'agirait de ''niches à explorer'' pour développer ''des relais de croissance''.
La Côte d'Ivoire aura besoin des « compétences qui s'acquièrent en grande partie sur les bancs de l'école, pendant les années de formations professionnelles et au sein de l'université », ajoute le rapport.
Le système éducatif doit suivre le développement
Dans son rapport, . Elle estime que le système éducatif ivoirien actuel ne répond pas aux ambitions du pays. Au-delà des mesures de hausse des ressources budgétaires, de la gratuité de l'école jusqu'à l'âge de 16 ans et du développement de centres d'excellence, la Banque mondiale préconise des réformes plus en profondeur.
« (...) l'une des priorités serait d'améliorer l'efficacité des dépenses publiques en matière d'éducation. Car pour chaque pourcentage du PIB injecté dans le système éducatif, l'espérance de vie scolaire (soit le nombre d'années qu'un enfant effectue dans le système scolaire), n'augmente que de 1,6 an en Côte d'Ivoire contre 3,5 ans dans des pays émergents comme la Thaïlande et l'Ile Maurice », note la banque.
Par ailleurs, il serait plus productif d'indexer la rémunération des enseignants sur leur performance, de reformer le système de subvention des écoles privées et également de diminuer les dépenses administratives (considérées élevées en Côte d'Ivoire) au profit de l'achat de matériel et d'équipements scolaires, recommande Jacques Morisset, coordinateur des programmes de la Banque mondiale en Côte d'Ivoire. C'est en procédant de cette façon que le pays pourrait s'en sortir.
Photo à titre d'illustration / Le siège de la Banque mondiale