Selon l'acte d'accusation, en février 2012, la Direction de la surveillance du territoire (DST) était saisie d'un projet de déstabilisation du régime du président Ouattara par des officiers de l'armée en exil au Ghana. Lida Kouassi, comparaît en même temps que trois militaires : le colonel Katé Gnatoa, le sergent Durand Brou et l'élève officier Zadi Gbaka, accusés de « complot contre l'autorité de l'Etat ».
Après avoir longuement fait état de ses qualités d'enseignant, d'universitaire, de vice-président du FPI, d'ex-ministre de la Défense devant le président de la Cour d'assises, Moïse Lida Kouassi a légèrement ironisé en soulignant que malgré ses connaissances d'homme d'Etat et en dépit de ses compétences d'ex-ministre des Armées, il n'avait aucune « qualité en tant qu'expert en coup d'Etat ».
C'est pourtant pour complot contre l'autorité de l'Etat qu'il comparait avec trois militaires depuis lundi à la Cour d'assises d'Abidjan. L'accusation le soupçonne d'avoir pis part en 2012, alors qu'il était en exil au Ghana et au Togo, à une plateforme visant à déstabiliser la présidence d'Alassane Ouattara.
S'il ne nie pas avoir rencontré certains membres de cette plateforme, il précise que, très vite, il a pris ses distances avec celle-ci. Pourquoi a-t-on alors retrouvé a son domicile togolais des documents écrits en rapport avec ce complot (CD, des carnets de notes critiquant le régime d'Alassane Ouattara) ?
A cela, Lida Kouassi, réputé pour être l'un des plus fervents défenseurs de Laurent Gbagbo, répond que d'une part, la DST a joué aux tortionnaires lors de ses interrogatoires et s'est arrangée avec ses déclarations, et que d'autre part ce n'est pas parce que l'on réprouve un pouvoir et qu'on l'écrit qu'on devient nécessairement un potentiel putschiste.
L'ancien ministre de la Défense Moïse Lida Kouassi, après son extradition du Togo, le 6 juin 2012, à Abidjan. © AFP PHOTO / IVORIAN GOVERNMENT PRESS/ HANDOUT