Depuis 15 ans, la Côte d’Ivoire, ce bel havre de paix et de stabilité, s’est inscrite à la classe politico-militaire entendons par là, a opté pour une théorie politique qui ne peut pas ne pas se faire avec les armes et des hommes abusivement appelés des militaires. Et de 2002 à ce jour, le meilleur du butin s’obtient arme en main par une mixture où sérieux et mise en scène grotesque s’entremêlent. Peut-on encore éduquer ou sauver ce type d’individus contractés par la Côte d’Ivoire? Doit-on couver de tels apprenants?
La Côte d’Ivoire vit le point culminant des crises qu’elle a connues jusqu’à ce jour à cause de la classe politico-militaire qu’elle a contractée comme une damnation chaque fois que ses autorités politiques d’alors ont traité avec légèreté les difficultés successives traversées par ce paisible pays des fiers Ivoiriens.
Aujourd’hui, le constat est amer et la situation très poreuse. Le cancer politique est à sa phase terminale sans qu’on ait perçu auparavant sa phase initiale. La première fois, lorsque les forces rebelles devenues forces républicaines et baptisées sans esthétique linguistique Forces Armées de Côte d’Ivoire (FACI), des forces donc pas « Nationales » (mais suscitées pour…), ont brandi les armes jamais déposées depuis 2002 pour revendiquer 5000000 fcfa de promesse (sous la forme de prime) pour avoir porté le régime Alassane Dramane Ouattara à son image actuelle, le gouvernement a viré automatiquement l’argent à ses quidams qu’il auréole du digne nom de « militaires ».
Les militaires dûment formés et éduqués à cet art, parce qu’issus des rangs des Forces Armées Nationales de Côte d’Ivoire (FANCI, véritable armée du pays) dont on lance toujours au visage de leurs membres qu’ils ne sont pas concernés par ces revendications parce que n’ayant pas gagné la guerre de 2010-2011, guerre livrée à la Côte d’Ivoire par la Communauté Internationale avec les forces Licorne (France) et l’Onuci (ONU, Etats-Unis) en point de mire, ces infortunés Fanci végètent dans la gabegie tout en regrettant d’avoir couvé les hérésies de légers politiciens ivoiriens qui baissaient facilement la culotte pour donner le devant et le derrière devant des miettes de nomination ou poste au pouvoir ou encore une illusion de sécurité. Combien d’hommes politiques ivoiriens et d’Officiers Supérieurs n’ont pas vendu leur dignité pour jouir de ce qu’ils sont et ont en ce moment sous cet autre règne! Conséquence, la Côte d’Ivoire n’a plus d’armée nationale, la Côte d’Ivoire n’est pas en sécurité…
Et pourtant, la classe politico-militaire poursuit ses cours disons plutôt ses coups hauts et bas. Pour légitimer des fonds consistants qui doivent être acheminés aux instigateurs de la guerre en Côte d’Ivoire, ces mêmes forces rebelles se soulèvent, Mrs Alassane Dramane Ouattara et Soro Guillaume avec Konan Bédié en assaisonnement sourient, se rendre des visites de courtoisie pour nommer qui ils désirent et s’accueillent à l’aéroport la joie sur les visages après un tour au Ghana, le jour même d’un prétendu soulèvement!
Quelle mise en scène! quelle manière occulte de vider les caisses du trésor ivoirien pour satisfaire aux caprices des rebelles de la même et grande famille du régime au pouvoir, qui ne demandent plus 5000000 mais 10.000000 fcfa de promesse-prime avec une nouvelle grille salariale acceptée par M. Ouattara et qui se présente comme suit:
« SD1: 210000fcfa, CPL: 225000fca, CCH: 240000fcfa, SGT: 300000fcfa, SCH: 450000fcfa, ADJ: 600000fcfa, VBA.C: 700000fcfa, AC-MJ: 750000fcfa, S-LT: 760000fcfa, LT: 780000fcfa, CNE: 800000fcfa, CDT: 900000fcfa, LT-COL: 1.000000fcfa, COL: 1300000fcfa, GAL: 1500000fcfa !!! » . Cela sans la prime de 10.000.000fcfa, d’une villa, etc. au nombre des revendications.
Sera t-il encore possible d’éduquer les militaires et les hommes politiques qui sont aujourd’hui les reflets les uns des autres, et qui entretiennent ce canal vicieux où les richesses de la Côte d’Ivoire sont en mouvement des politiques aux militaires et des militaires casseurs des banques en Côte d’Ivoire aux politiques dont la plupart a fait fortune dans cette spirale du vol, du braquage, de l’indiscipline et de la bêtise de la violence à fleur de peau?
Si la classe politique n’est plus récupérable comme les soldats, que restera t-il à la Côte d’Ivoire susceptible d’assurer sa défense, la défense et la sécurisation des richesses des filles et des fils de ce pays en effet en otage? D’ailleurs, qu’espérer du sort des fonctionnaires et agents de l’Etat qui réclament leur stock d’arriérés et le retrait d’une ordonnance diabolique et inique et qui, parce que ne disposant pas d’armes aussi comme celles des rebelles du régime d’Abidjan, entrent dès aujourd’hui en grève de cinq jours pour sauver leurs familles de la misère que veut leur imposer le gouvernement?
Somme toute, espérons que l’on ne dira pas aux fonctionnaires et à toute la Côte d’Ivoire de prendre aussi les armes pour atteindre l’occulte dessein d’un Etat voyou et anarchique où les parvenus intrus instigateurs des malheurs des Ivoiriens savent déjà où aller se la couler douce quand le pays des dignes ivoiriens coulera comme le Titanic à cause de la cupide méchanceté et de l’orgueil de ces hordes de l’enfer néolibéral…
DAVID-GONE
Côte d’Ivoire: peut-on encore éduquer la classe politico-militaire?