Plusieurs personnes ont été interpellées et subiront les rigueurs de la loi après des manifestations qui ont occasionné la mort de deux personnes et le saccage de plusieurs édifices administratifs et privés à Bouaké (centre, 320 km d’Abidjan), a annoncé le gouvernement ivoirien.
"Nous avons procédé à des interpellations, nous allons continuer à le faire et mettre aux arrêts tous ceux qui se sont rendus coupables de méfaits", a déclaré le ministre en charge de la Défense, Richard Donwahi, au terme d’une visite à Bouaké.
Lors d’une manifestation vendredi contre la hausse des tarifs de l’électricité et l’émission de deux factures courant juillet, la direction de la Compagnie ivoirienne de l’électricité (CIE) a été pillée et incendiée.
Les manifestants ont également mis à sac des bâtiments administratifs dont la préfecture de police, la préfecture de région, le conseil régional, la direction des impôts, les services des transports sans compter une banque et une maison d’assurances.
Deux personnes ont été tuées par balles et plusieurs autres ont été blessées lors de heurts avec les forces de l’ordre, selon des sources officielles.
Pour le ministre de la Défense, il s’agit de "vandales qui sont sortis simplement pour piller, voler le bien d’autrui".
"C’est ce que nous avons pu constater et il faut arrêter de faire croire que c’est pour cela (les factures) que des personnes sont venues manifester", a-t-il dit.
"Ce n’est pas pour cela, ce sont des vandales et ces actes de vandalisme ne resteront pas impunis", a martelé Richard Donwahi en assurant que le gouvernement va "rester ferme pour que cela cesse".
Depuis mercredi, des manifestations sont organisées par des populations pour protester contre les dernières factures émises par la Compagnie ivoirienne d’électricité (CIE) qui se sont soldées par des actes de vandalisme dans les localités de Yamoussoukro (centre) et Daloa (centre-ouest).
La cause de cette fronde est le maintien d’une hausse des tarifs de l’électricité malgré la décision prise le 1er mai par le président Alassane Ouattara d’annuler la mesure et de rembourser le trop perçu par la CIE.
M. Ouattara avait même annoncé la libéralisation du secteur de la distribution de l’électricité en Côte d’Ivoire pour casser le monopole de la CIE et faire baisser les prix.
La CIE a distribué courant juillet deux factures avec des prix qui ont presque doublé pour certains clients.
Pour "apaiser les populations", la CIE a annoncé vendredi dans la nuit l’annulation de la date limite de paiement de la facture contestée et un "étalonnement du paiement" qui sera "négocié" avec les associations de consommateurs.
Dans la foulée, six organisations de consommateurs ont appelé les populations à "surseoir" à toute manifestation sur l’ensemble du territoire national pour ne pas "laisser infiltrer les casseurs", des "hors-la-loi" aux "comportements inciviques".
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