A l’inverse des autres personnes interpellées le 22 mars lors de la marche d’Ensemble pour la démocratie, le président du comité d’organisation n’a pas été remis en liberté. Il lui serait reproché d’avoir financé des actions de « déstabilisation » en 2013.
Arrêtés par la police, le 22 mars 2018, lors d’une marche interdite d’Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS), coalition de partis et mouvements de l’opposition), et accusés de « troubles à l’ordre public » par la justice, dix-huit opposants ont été jugés vendredi et condamnés à douze jours de prison. Une peine couvrant leur détention préventive. Tous ont donc été remis en liberté. Sauf un : Jean Gervais Tchéidé, président du comité d’organisation de la marche.
Des soupçons remontant à 2013
Dans la nuit vendredi 6 au samedi 7 avril, alors que le régisseur de la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca) délivrait les billets de sortie aux opposants qui venaient de passer deux semaines en prison, Jean Gervais Tchéidé attendait patiemment son tour. Ses dix-sept coaccusés avaient, tour à tour, quitté la prison avant lui. Puis, la nouvelle lui fut donnée : il ne pouvait pas rentrer chez lui, parce qu’il serait visé par un mandat d’arrêt délivré par la justice en 2013. Tchéidé est donc resté en prison, où il attendra la date de son jugement, qui n’est pas encore fixée.
"Nous commençons à être habitués par cette façon de procéder du pouvoir Ouattara
De source judiciaire, Tchéidé est soupçonné d’avoir financé, en 2013, des actions de « déstabilisation » visant le pouvoir d’Alassane Ouattara, à partir de l’ouest de la Côte d’Ivoire, frontalière avec le Liberia, où d’anciens miliciens pro-Gbagbo et des mercenaires libériens ont mené des attaques meurtrières contre des civils et des positions militaires...
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