Le chef de l’État Alassane Ouattara a annoncé le 28 janvier que Guillaume Soro démissionnerait en février de la présidence de l'Assemblée nationale. Lors d'un ultime tête-à-tête, quelques jours plus tôt, le président ivoirien avait tenté de l'en dissuader.
C’est « en février » prochain que Guillaume Soro démissionnera de la présidence de l’Assemblée nationale. Alassane Ouattara l’a annoncé le 28 janvier à la presse, réunie à l’occasion de sa présentation des vœux de la nouvelle année.
La démission de Guillaume Soro sera ainsi actée à son retour des États-Unis, où il séjournera à partir de début février pour son doctorat en finances à Harvard. Le président de l’Assemblée nationale, qui restera député de Ferkessédougou, compte consacrer son temps à sa famille et à ses études aux États-Unis.
L’annonce du président intervenait deux jours après le congrès ordinaire du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), auquel Guillaume Soro était absent. Ne croyant pas au nouveau parti unifié porté par Alassane Ouattara, Guillaume Soro lui avait en effet annoncé, début janvier, de son intention de bouder l’événement et de quitter ses fonctions.
Tentatives de dissuasion
Une position qu’il avait réaffirmée le 24 janvier lors d’un ultime tête-à-tête avec le chef de l’État à sa résidence de Cocody Riviera-Golf. La rencontre d’une heure, qui avait démarré froidement peu avant 19 heures, s’était terminée de façon cordiale et chaleureuse, malgré leurs importantes divergences.
Alassane Ouattara a tenté de convaincre Guillaume Soro de revenir dans le RHDP. Mais le chef du Parlement a réaffirmé son envie de liberté et de sortir du giron présidentiel. Déjà, le 5 janvier, Guillaume Soro avait confié au président Alassane Ouattara que nombreux de ses proches le combattaient. Ont été cités pêle-mêle Amadou Gon Coulibaly, le Premier ministre, Hamed Bakayoko, le ministre de la Défense et Marcel Amon Tanoh, le ministre des Affaires étrangères.
Le président a par la suite convoqué ses proches, qui ont révélé n’avoir aucun problème avec Guillaume Soro. « Tout cela était une manœuvre pour justifier son départ. Dès le moment où Guillaume Soro ne croit pas au RHDP comme il l’a signifié au président, il était obligé de démissionner de ses fonctions de président de l’Assemblée nationale. Il restait juste à mettre la forme », a confié à Jeune Afrique un proche du chef de l’État.
Adama Bictogo, le président du comité d’organisation du congrès du RHDP, avait d’ailleurs affirmé dès fin décembre dans une interview accordée à Jeune Afrique : « S’il [Guillaume Soro] n’est pas au RHDP, il devra quitter la présidence de l’Assemblée. »
À l’issue de leur rencontre, le président Ouattara avait également mandaté l’un de ses homologues chef d’État et plusieurs émissaires afin de maintenir le dialogue et raisonner Guillaume Soro, en vain.
Côte d’Ivoire : pourquoi Ouattara a annoncé la démission de Soro en février