La grève des fonctionnaires ivoiriens déclenchée depuis le 9 janvier s'est poursuivie mardi, les protestataires souhaitant une rencontre avec le président Alassane Ouattara en vue "de décanter la situation bloquée".
"Nous attendons une rencontre avec le président (Alassane Ouattara) ou au moins son vice-président (Daniel Kablan Duncan) afin d'établir un dialogue direct qui pourrait décanter la situation", a déclaré à l'AFP Théodore Gnagna Zadi, président de la plateforme qui regroupe une cinquantaine de syndicats de fonctionnaires.
Pour lui, "le président (Ouattara) ne s'est jamais prononcé sur la situation et cela est perçu comme un mépris. Il faut qu'il dise quelque chose vu l'état de la situation".
"Pour l'instant tout est bloqué et le mouvement s'est renforcé sur le terrain", a-t-il ajouté.
M. Zadi s'exprimait mardi en fin d'après-midi avant l'ouverture de nouvelles négociations entre les syndicats et un comité de dialogue social de la fonction publique.
Lundi, des mouvements sociaux ont eu lieu dans plusieurs villes de Côte d'Ivoire, notamment à Abidjan où des ex-militaires ont bloqué l'autoroute du nord, dans le sillage de la grève des fonctionnaires qui paralyse lycées et collèges.
Les grévistes demandent des augmentations de salaires, le paiement de certains arriérés de primes, et protestent contre une réforme des retraites intervenue en 2012 dont les premiers effets se font sentir en 2016, avec la mise à la retraite de fonctionnaires touchés par la loi.
Cette réforme fait passer l'âge de la retraite de 55 à 60 ans, voire 65 ans pour les grades les plus élevés. Les cotisations augmentent de 6 à 8,33% du salaire, alors que les pensions ont été réduites de 30 à 50%.
De nombreux observateurs estiment que les concessions faites aux militaires ont renforcé les fonctionnaires dans leur conviction de pouvoir faire fléchir le gouvernement.
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Théodore Gnagna Zadi