Pour le "OUI" ou pour le "NON" ? Le Pouvoir et l'Opposition se sont lancés dans des campagnes divergentes sur le projet de nouvelle Constitution du pays élaboré par le gouvernement.
Depuis plusieurs semaines, les jeunes du Rassemblement des républicains (RDR, parti du chef de l'Etat Alassane Ouattara) se mobilisent pour soutenir le projet.
Ces jeunes annoncent d'autres meetings dans les prochains jours à travers le pays pour marquer ce soutien. Lors d'un rassemblement, le chargé de mobilisation du RDR Adama Bictogo a réitéré son appui à la jeunesse de cette formation politique, notant que la Constitution que propose le président Alassane Ouattara doit galvaniser tous les jeunes de Côte d'Ivoire.
"Cette nouvelle constitution vient remplacer l'ancienne qui reflétait la haine, la division et la violence. En tant que jeunes responsables, vous devez voter mais aussi sensibiliser tous les Ivoiriens pour la nouvelle constitution qui est celle de la paix, de la stabilité, du développement et de la cohésion sociale", a estimé M. Bictogo.
De son avis, la jeunesse du Rdr doit être le "fer de lance" de cette nouvelle constitution "qui verra la naissance de la troisième République".
LA COALITION AU POUVOIR APPROUVE ET FAIT BLOC
Les partis membre du Rassemblement des houphouetistes pour la démocratie et la paix (RHDP, coalition au pouvoir) approuvent le projet de Constitution présenté par le président de la République Alassane Ouattara et font bloc autour de lui.
"Le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) adhère aux grandes lignes proposées par le président de la République", a indiqué, pour ce qui concerne la formation son secrétaire exécutif, Maurice Kacou Guikahué, au terme d'une rencontre.
Celui-ci a souligné les bonnes dispositions de son parti quant à l'idée de l'institution d'une vice-présidence et d'un sénat.
"Nous avons indiqué notre soutien au chef de l'Etat pour la création d'un certain nombre d'institutions dont le sénat, pour le renforcement des institutions existantes. Nous avons aussi acquiescé pour asseoir l'alternance. Nous avons soutenu cette idée de vice-présidence pour garantir un intérim en cas de vacance du pouvoir", a renchéri, le secrétaire général par intérim du RDR, Amadou Soumahoro.
"La Côte d'Ivoire a besoin de cette 3ème République qui doit s'inspirer de nos conflits passés tout en prenant en compte nos points de consensus notamment dans le cas des accords de Marcoussis", a déclaré , pour sa part, le président de l'Union pour la démocratie et la paix en Côte d'Ivoire (UDPCI), Albert Toikeusse Mabri.
L'OPPOSITION DIT NON ET ANNONCE DES ACTIONS DE MASSE
Le président du Front populaire ivoirien (FPI, parti de l'ex-président Laurent Gbagbo) et leader de l'Alliance des forces démocrétiques (AFD, coalition de l'opposition), Pascal N'guessan Affi fulmine de son côté et annonce des actions de masse pour ''faire barrage au projet de nouvelle constitution.
"Ces actions de masse visent à sensibiliser les Ivoiriens sur les enjeux et identifier les dangers qui guettent la cohésion nationale avec l'élaboration de la nouvelle constitution", a expliqué M. Affi lors d'une conférence de presse jeudi.
"Nous sommes dans un processus pour s'opposer au projet de la nouvelle Constitution. Le lancement de la campagne de sensibilisation aura lieu le samedi 17 septembre par un meeting à Port-Bouët (sud d'Abidjan) et prendra fin par un autre meeting le 8 octobre à Yopougon (ouest d'Abidjan)'', a-t-il annoncé.
Selon lui, "élaborer une Constitution, c'est fonder une république et cela implique que nous soyons tous d'accord de l'opportunité, de la démarche et du fond".
Avec Xinhua
Côte d'Ivoire : Pouvoir et Opposition mènent des campagnes divergentes sur la nouvelle Constitution du pays, qui l'emportera ? - Photo à titre d'illustration