Abidjan - Les principaux partis de l'opposition ivoirienne ont annoncé jeudi réintégrer la Commission électorale indépendante (CEI), après avoir suspendu en septembre leur participation à cet organe crucial pour l'organisation de la présidentielle d'octobre 2015.
L'Alliance des forces démocratiques (AFD), qui regroupe les principaux partis d'opposition, dont le Front populaire ivoirien (FPI, pro-Gbagbo), principale formation, "invite ses deux représentants" à "reprendre leur place au sein de la CEI, dans un communiqué.
Deux autres membres de l'opposition, représentant des partis de moindre envergure, font également partie du bureau de la CEI, qui compte neuf membres.
Leurs deux représentants n'avaient pas suspendu leur participation à cette Commission.
Mardi, la vice-présidente de l'AFD, Danièle Boni Claverie, avait fait part de la volonté de son groupe à "rentrer et continuer à participer au jeu politique" sans "entraver le processus électoral".
L'AFD s'était retirée mi-septembre de la CEI, au motif qu'elle y était insuffisamment représentée. Le groupe s'est finalement vu octroyer un poste de vice-président et un autre de secrétaire-adjoint au sein du bureau de la Commission, selon Mme Claverie.
La CEI avait joué un rôle fondamental dans le scrutin d'octobre-novembre 2010, annonçant la défaite de l'ancien chef de l'Etat, Laurent Gbagbo, qui en refusant ce résultat avait précipité le pays dans le chaos.
Début octobre, le gouvernement ivoirien a modifié la composition du bureau de cette Commission, chargée d'organiser la présidentielle de 2015, en vue de ramener les partisans de M. Gbagbo.
"Nous ne réclamons pas un poste en lui-même. Nous cherchons juste à équilibrer le déséquilibre favorable au pouvoir dans la CEI", avait déclaré Mme Boni à l'AFP suite à cet aménagement.
La Côte d'Ivoire sort d'une décennie de crise politico-militaire, dont les violences de 2010-2011 constituent l'épilogue sanglant.
Dans ce contexte, la présidentielle de 2015 est cruciale puisqu'elle est censée parachever la stabilisation du pays.
Seul le président Ouattara est pour l'instant candidat déclaré mais, pour les partenaires de ce pays, la participation du FPI au processus, ainsi qu'à l'élection, est essentielle à la réussite du scrutin.
jf/sba
Alain Dogou, représentant de l'AFD dans la nouvelle CEI