Le parti pro-Gbagbo, secoué par une crise en interne et qui ne s’était pas encore prononcé sur sa participation à la présidentielle d’octobre en Côte d’Ivoire, a affiché samedi sa détermination à désigner un candidat à ce scrutin, a annoncé son chef, Pascal Affi N’Guessan.
"Nous allons tenir notre congrès dans quelques semaines et nous aurons un candidat face à M. Ouattara", a déclaré le chef du Front populaire ivoirien (FPI) Pascal Affi N’Guessan, lors d’un meeting à Bouaké (centre).
M. N’Guessan, 62 ans, s’exprimait pour la première fois sur ce sujet, alors que le président sortant Alassane Ouattara a été investi samedi "candidat unique" de la coalition au pouvoir en Côte d’Ivoire pour l’élection présidentielle d’octobre, dont il part grand favori.
"Les Ivoiriens attendent cette élection pour sanctionner Ouattara", a poursuivi, M. Affi.
"Ouattara est à notre portée. Les Ivoiriens veulent un changement maintenant. Ouattara et ses hommes ont pris (...) l’argent de l’Etat", a-t-il déploré.
Principal parti d’opposition, le FPI est divisé en deux camps: le premier veut concourir à la présidentielle d’octobre derrière M. N’Guessan, mais le second refuse un tel scénario et fait de la libération de l’ex-président Laurent Gbagbo "le coeur de la stratégie de lutte du parti".
En février, une rencontre de la jeunesse du FPI s’est terminée en pugilat entre des pro-Affi N’Guessan et des pro-Gbagbo.
Laurent Gbagbo est écroué depuis fin 2011 à La Haye, où il doit être jugé par la Cour pénale internationale pour des "crimes contre l’humanité" présumés commis lors de la crise née de son refus de céder le pouvoir à l’actuel président Alassane Ouattara.
La crise postélectorale de 2010-2011 a fait plus de 3.000 morts.
Les partenaires de la Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao, font également de la présence du FPI une nécessité pour que toutes les tendances politiques soient représentées au scrutin, qualifié de fondamental pour la stabilisation du pays.
str-ck/dac
Affi N'guessan en tournée