À l’image du lancement de son nouveau fonds pour l’invention et l’innovation, la Côte d’Ivoire affiche un dynamisme sans précédent en matière de développement technologique. En pleine croissance économique, le pays fait aujourd’hui partie des nations africaines à la pointe dans le domaine.
Le 17 mars, la Fédération des inventeurs et innovateurs de Côte d’Ivoire (Fedinci) annonçait la création d’un fonds de garantie des prêts estimé à 300 millions de Francs CFA (457 000 euros). Par cette initiative, la Fedinci propose de se porter caution pour des emprunts dont le montant peut varier entre 3 et 30 millions de FCFA, et qui couvriront jusqu’à 70 bénéficiaires par an sur une période de cinq ans.
Selon Pierre Djibril Coulibaly, inventeur et président de l’organisation, le montant total des sommes couvertes pourrait même rapidement atteindre 2 milliards de FCFA (3,05 millions d’euros). Ce dernier a d’ailleurs rajouter que « Le succès de la mise en place de ce fonds et sa bonne gestion permettront à la Côte d’Ivoire dans les 10 prochaines années de rentabiliser la totalité de ses inventions actuelles et à venir, soit 500 entreprises innovantes avec la création de 12 000 nouveaux emplois directs et plus de 100 000 emplois indirects ».
Le lancement de ce fonds intervient à peine 1 mois après celui du Fonds compétitif pour l’innovation agricole durable (FCIAD), qui s’étend, lui, sur trois ans, et pour un montant de 5 milliards de FCFA (7,62 millions d’euros). L’objectif de ce fonds est de financer des projets de recherche appliquée porteurs d’innovations dans le domaine agricole, pour des montants compris entre 10 et 180 millions de FCFA.
Dans un pays où le taux de croissance atteint des niveaux records (8,5 % par an entre 2012 et 2015), mais qui connaît un niveau de pauvreté « inquiétant », l’innovation technologique fait figure d’aubaine et semble être devenue l’un des piliers de l’émergence du pays. En témoigne, le lancement, en juillet 2016, par l’État et la Banque africaine de développement (BAD), du Fonds ivoirien de l’innovation (FII), d’un montant de 200 millions d’euros.
Longtemps en retard sur ses voisins nigérian, kenyan ou encore sud-africain, la Côte d’Ivoire retrouve aujourd’hui des couleurs. En trois ans, elle a gagné 28 places au classement mondial de l’innovation, afin d’y occuper aujourd’hui la 13e place. Et le pays gouverné par Alassane Ouattara ne compte pas s’arrêter là : en 2015, la Côte d’Ivoire a levé 100 milliards de FCFA (152 millions d’euros) afin de financer le développement des TIC dans le pays.
Les start-up ivoiriennes se bousculent au portillon
Symboles de cet engouement, les start-up ivoiriennes se multiplient et investissent presque tous les domaines de la société, grâce notamment à l’essor du numérique. Parmi les initiatives les plus célèbre : la Qelasy. Lancée en 2014 par la société Siregex, la première tablette numérique « Made In Côte d’Ivoire », aux vertus éducatives, est aujourd’hui utilisée dans près de 200 écoles du pays, mais aussi au Sénégal, au Niger et au Maroc.
Photo à titre d'illustration:DR