Quatre jours après un accord financier trouvé entre le gouvernement et d’anciens rebelles, des coups de feu tirés par des soldats mécontents ont à nouveau, selon l’AFP, résonné ce mardi dans plusieurs villes de la Côte d’Ivoire.
Selon les médias ivoiriens, Bouaké et la capitale Yamoussoukro ont été touchés par ces manifestations de colère des soldats.
Ces tirs étaient majoritairement l’œuvre de gendarmes ou de soldats qui ne sont pas concernés par l’accord trouvé vendredi dernier entre le gouvernement et les soldats qui se sont mutés au début du mois.
En prenant le ferme engagement de satisfaire ces revendications, même jugées justes, le président ivoirien a ouvert une boite à pandore et s’est auto-flagellé.
Selon cet accord, 8500 anciens rebelles intégrés dans l’Armée devraient toucher 12 millions de francs CFA chacun d’ici la fin de l’année.
Rappelons que les revendications, estimées à plus de 100 milliards de francs CFA concernent les Primes ECOMOG, une villa pour chacun des rebelles et une nouvelle grille de salaires pour les militaires.
Rappelons également que la révolte des mutins est récurrente. En effet, en 2014, un mouvement similaire des ex-combattants rebelles s’est produit, mais les promesses faites n’avaient pas été tenues. Ce qui dénote une certaine négligence du dossier par le gouvernement.
Suite aux événements des 05 et 06 janvier 2017, par une déclaration officielle télévisée, le chef de l’Etat Alassane Dramane Ouattara a, selon ses détracteurs, assumé la paternité de la rébellion en reconnaissant les promesses qu’il a faites avant sa prise du pouvoir.
Quoi qu’il en soit, il faut reconnaître que les récurrentes mutineries pèsent sur la vie des Ivoiriens. Et il n’est pas certain que ceux-ci continuent d’accepter que les lourds engagements financiers, justes ou pas, d’Alassane Dramane Ouattara à l’égard de toute l’Armée, soient honorés par l’argent du contribuable, c’est-à-dire par les fonds du trésor public.
Photo:AFP / le président Alassane Ouattara