Si elles se font peu à peu une place dans un monde essentiellement masculin, leur ascension ressemble bien souvent à un parcours du combattant. Jeune Afrique braque les projecteurs sur ces fortes personnalités qui tentent de faire bouger les lignes.
La scène se passe à Abuja, en septembre. Des parlementaires venus de toute l’Afrique de l’Ouest participent à un séminaire. La rencontre suit son cours quand un imam prend la parole et s’emporte. « Si l’extrémisme religieux s’est autant répandu, c’est d’abord parce que les femmes ont décidé de faire de la politique. »
Bouche bée, la grande majorité de l’assistance n’en revient pas. D’autres, plus silencieux, semblent acquiescer. Tout un symbole. Car dans la sous-région, si la place de la femme dans la sphère politique s’est considérablement améliorée ces dix dernières années, les progrès à réaliser restent immenses. La présidente sortante du Liberia, Ellen Johnson-Sirleaf, demeure une exception.
9 ministères sur 36 occupés par des femmes
La Côte d’Ivoire ne déroge pas à la règle. La nomination d’Henriette Dagri Diabaté à la tête du Rassemblement des républicains (RDR) est un peu l’arbre qui cache la forêt, tant les femmes sont encore rares à ces postes à hautes responsabilités.
Petit à petit, au Parlement comme au gouvernement, elles se sont fait une place, mais dans des proportions encore bien trop faibles – leur pourcentage à l’Assemblée nationale n’est passé que de 8 % à 11 % depuis 1975. Au sein de l’exécutif ivoirien, les femmes ont fait leur apparition à partir des années 1990. En 2015, elles occupaient 9 ministères sur un total de 36. Un record.
Obstacle culturel
« Depuis plusieurs années, les femmes ont pris conscience qu’elles peuvent se positionner, avoir des ambitions et briguer des postes politiques. Néanmoins, il y a encore de nombreuses contraintes », résume Colette Koné, adjointe au maire de Cocody...
yasmina ouegnin