Abidjan - Le congrès du parti de l'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, qui devait débuter jeudi mais dont la justice avait demandé le report, a finalement été ajourné à la suite de dissensions internes au sein de la principale formation d'opposition, a annoncé à l'AFP l'un des organisateurs.
"Le congrès ne s'est pas tenu car on nous a empêché de le tenir", a déclaré à l'AFP Sébastien Dano Djédjé, en charge de l'organisation du 4e congrès du Front populaire ivoirien (FPI), prévu de jeudi à dimanche à Abidjan et qui devait désigner le chef du parti dans la perspective de la présidentielle de l'an prochain.
Des dizaines de policiers, sans casques ni boucliers, étaient postés jeudi devant le Palais des sports de Treichville, un quartier d'Abidjan, où devait se tenir la manifestation.
Aucun militant ne s'est présenté dans la matinée aux abords de cette salle où 6.000 militants du FPI venus des quatre coins de la Côte d'Ivoire étaient attendus, a constaté un photographe de l'AFP.
Entre 3 et 4.000 d'entre eux étaient déjà arrivés à Abidjan jeudi matin, a déclaré M. Djédjé.
"Nous avons demandé à tout le monde de repartir car le dispositif (sécuritaire) mis en place était fait pour qu'il y ait des affrontements", a-t-il affirmé, faisant état de nombreux coups de téléphones la nuit dernière aux militants pour leur transmettre la consigne.
Le ministre de l'Intérieur Hamed Bakayoko avait menacé mercredi soir de sanctions les participants au congrès du FPI, dont la justice ivoirienne avait exigé le report.
Elle avait été saisie par Pascal Affi N'Guessan, actuel président du parti et candidat à sa propre succession et qui s'oppose aux partisans de l'ancien président Gbagbo détenu par la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye.
Le FPI est en proie à de vives divisions entre les partisans de Laurent Gbagbo, qui veut reprendre depuis La Haye la tête du parti qu'il a fondé, et ceux de M. N'Guessan, son ancien Premier ministre, qui aspire à participer à la présidentielle de 2015 sous la bannière de cette formation.
M. N'Guessan, en plus de demander à la justice un report du congrès, a également assigné des cadres du FPI pour faire annuler la candidature de Laurent Gbagbo.
L'ancien chef de l'Etat tente de reprendre la direction du parti bien qu'emprisonné depuis trois ans à La Haye, où la CPI le jugera en juillet 2015 pour "crimes contre l'humanité" en lien avec les violences postélectorales de
2010-2011.
"Les gens ont voulu transférer nos contradictions internes au tribunal. Mais le congrès doit avoir lieu pour discuter afin de retrouver l'unité", a observé M. Djédjé.
Le congrès du FPI devait se tenir au Palais des sports