Côte d’Ivoire: reprise du dialogue entre pouvoir et opposition

  • 30/01/2015
  • Source : AFP
Abidjan - Le pouvoir et l'opposition ivoiriens ont repris jeudi à Abidjan le dialogue politique rompu depuis mai dernier, évoquant l'espoir d'une libération, d'ici la présidentielle d'octobre 2015, de tous les prisonniers de la crise post-électorale de 2010-2011.

"Cette opération va continuer", a déclaré Jeannot Kouadio Ahoussou, ministre auprès du président de la République chargé du dialogue politique, qui évoquait la libération récente de cinquante prisonniers.

"Nous espérons vivement qu'avant l'élection présidentielle d'octobre 2015, on ne parle plus de personnes détenues et de comptes gelés", a poursuivi M. Ahoussou, à l'issue de trois heures d'échanges avec les formations de l'opposition, dont le Front populaire ivoirien (FPI), le parti de l'ancien président Laurent Gbagbo.

Pascal Affi N'Guessan, le président du FPI, a de son côté salué la reprise du dialogue et la "disponibilité" du gouvernement à résoudre définitivement cette question.

"Les prochaines élections doivent se dérouler dans la concorde, l'apaisement, et permettre à la Côte d'Ivoire de tourner définitivement la page des crises", a-t-il jugé, laissant présager une participation du FPI, une question jusque-là taboue dans cette formation en crise profonde. Les deux parties ont indiqué qu'elles se retrouveraient la semaine
prochaine pour aborder les questions du "financement des partis", du "statut de l'opposition" et des "futures élections".

Cinquante détenus ivoiriens de la crise post-électorale ont bénéficié il y a une semaine de la liberté provisoire, une mesure suivie du dégel des comptes bancaires de 31 personnalités, dont celui de M. N'Guessan. Ces actions ont été interprétées comme un geste d'apaisement du pouvoir envers l'opposition. La Côte d'Ivoire se remet progressivement d'une décennie de crise politico-militaire, dont les violences post-électorales de 2010-2011 constituèrent l'épilogue sanglant avec plus de 3.000 morts.

Née du refus de M. Gbagbo de reconnaître sa défaite face au chef de l'Etat Alassane Ouattara, la crise s'acheva par deux semaines de guerre et l'arrestation du couple présidentiel. La réconciliation politique peine à se concrétiser en Côte d'Ivoire, où la réussite de la présidentielle d'octobre 2015 est impérative afin d'apaiser
définitivement le pays.

Le président Ouattara s'est déjà déclaré candidat à sa propre succession. L'incertitude plane en revanche sur le FPI, dont la participation au scrutin est nécessaire pour que celui-ci soit exemplaire. Laurent Gbagbo est emprisonné depuis plus de trois ans à La Haye, en attente d'être jugé par la Cour pénale internationale.

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