En Côte d’Ivoire, les militaires mutins sont déterminés, semble-t-il, à obtenir gain de cause. Des soldats insurgés ont bloqué, vendredi 6 janvier, l’accès de cinq villes du pays : Daloa, Daoukro, Korhogo, Odienné et Bouaké. Des tirs ont retenti pour faire entendre leurs revendications, à savoir des hausses de salaire, des primes et de meilleures conditions d’avancement. Alors que le ministre en charge de la Défense est en route ce samedi 7 janvier pour Bouaké, de nouveaux tirs ont été signalés, ce matin, à Abidjan et à Bouaké.
► des tirs dans la nuit et ce matin
Dans la matinée de ce samedi, c’était l’expectative en Côte d’Ivoire où on sentait une certaine fébrilité en attendant que le ministre de la Défense rencontre les insurgés. A Abidjan, au camp militaire d’Akouédo, ainsi qu’à Bouaké, plusieurs témoins ont rapporté avoir entendu des tirs dans la nuit ou encore dans la matinée de ce samedi, pour le camp d’Akouédo, à Abidjan, une des plus grandes casernes de la capitale économique ivoirienne. Le calme est ensuite revenu, selon le témoignage d’un résident français et riverain du camp, joint au téléphone par RFI, à la mi-journée de ce samedi.
En fin de matinée, plusieurs interlocuteurs rapportaient, à RFI, que Duekoué, à l’ouest du pays, les corridors d’accès à la ville étaient bloqués par les militaires. C’est donc toujours un peu le même scénario qui se répète : des tirs en l’air, des barrages mais pas de victimes, fort heureusement. Mais le mouvement de grogne des militaires, parti de Bouaké, semble faire tache d’huile.
►Alain Richard Donwhai, ministre en charge de la Défense, en route pour Bouaké
Le ministre en chargé de la Défense auprès du président s'est envolé ce samedi midi pour Bouaké où il était attendu dans la matinée. « Cela prend du retard », indiquait à RFI son entourage. Hier vendredi, à Bouaké, épicentre de la mutinerie, les cadres de la ville, le sous-préfet, l’archevêque et le maire de la ville, Nicolas Djibo, ont discuté pendant plus de six heures avec les militaires, jusqu’à 23 heures.
Des négociations âpres, longues, difficiles, tant il est vrai que du côté des militaires, ils sont plusieurs à parler et à revendiquer, ce qui complique les négociations. Il n’y aurait pas, semble-t-il, un interlocuteur, un porte-parole, mais plusieurs intervenants. Un accord sur la levée des barrages sur les corridors de Bouaké avait été acquis, vendredi soir, au sortir de la réunion, mais ce samedi matin, la ville était toujours bloquée.
► Un conseil des ministres extraordinaire dans l'après-midi
Le chef de l’Etat Alassane Ouattara, qui a apparemment parlé au téléphone, vendredi soir, avec les insurgés, s’est envolé, ce samedi matin, pour Accra où il doit assister à l’investiture de son homologue ghanéen, Nana Akufo-Addo. Cependant, ce sera sans doute un aller-retour express car à 17 h00 (TU), un Conseil des ministres extraordinaire est prévu, à Abidjan au Palais présidentiel.
C'est dans ce contexte de tension que le lycée français Blaise Pascal, à Abidjan, a demandé, ce samedi matin, aux parents d'élèves de venir chercher leurs enfants.
Côte d'Ivoire: les soldats mutins appelés à rentrer dans les casernes