Officiellement, l’heure est à la réconciliation. Mais, derrière les sourires et les accolades, le président de l’Assemblée nationale s’interroge sur la place qui est la sienne au sein du parti au pouvoir. Ils sont tous là, ce 5 mai, dans les couloirs du Palais des sports de Treichville, à Abidjan. Amadou Gon Coulibaly et Hamed Bakayoko entourent Guillaume Soro, sous les yeux d’Alassane Ouattara.
Réuni en congrès extraordinaire, le Rassemblement des républicains (RDR, au pouvoir) souhaitait donner l’image d’une formation rassemblée ; et le président de l’Assemblée nationale, chemise aux couleurs du parti, casquette de militant vissée sur la tête, a choisi de jouer le jeu.
En septembre dernier, les tensions avec le chef de l’État et son entourage avaient atteint leur paroxysme. Plusieurs de ses proches ont fait le déplacement. Parmi eux, Sidiki Konaté, Alphonse Soro, Fatoumata Traoré Diop et même des membres du Raci, le Rassemblement pour la Côte d’Ivoire, un mouvement de soutien à Guillaume Soro.
En septembre dernier, l’ancien chef de la rébellion avait refusé de participer au congrès du RDR qui couronnait la nomination d’une nouvelle direction. Les tensions avec le chef de l’État et son entourage avaient atteint leur paroxysme.
Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts : Alassane Ouattara et Guillaume Soro sont en contact régulier. À la demande du président, Soro a multiplié les rencontres avec les cadres du parti. Il a même renoué avec le ministre de la Défense, Hamed Bakayoko, à l’occasion de deux tête-à-tête qui ont eu lieu courant mars, et il s’entretient à l’occasion avec Téné Birahima Ouattara, le frère du chef de l’État.
Plusieurs membres de la branche politique de l’ancienne rébellion ont par ailleurs intégré la direction du parti présidentiel, à des postes de secrétaire général adjoint ou au sein du cabinet de Kandia Camara, la secrétaire générale.
Guillaume Soro