Alassane Ouattara, le chef de l’État, a fait entrer, officiellement, la Côte d'Ivoire, dans la 3ème République, mardi 8 novembre 2016, en promulguant la nouvelle Constitution ivoirienne.
Une Constitution qui donne naissance à de nouvelles institutions dont la Vice-présidence de la République et surtout le Sénat, dont les deux tiers soit 66 premiers membres ont été élus au suffrage indirect, le samedi 24 mars 2018, dans les 31 régions et 2 districts autonomes du pays, à raison de 2 sénateurs. La loi n° 2016-886 du 8 novembre 2016 institutionnalise la Chambre des rois et chefs traditionnels et autorise, le chef de l’État à nommer, au Sénat, 33 personnalités, soit un tiers des sénateurs parmi les Ivoiriens reconnus pour leur expertise et leur compétence avérées dans les domaines politique, administratif, économique, scientifique, culturel, sportif, professionnel et social.
Mais la Constitution ivoirienne, en certains points sur certaines matières, a limité voire réduit les marges de manœuvre de la Chambre haute du parlement. Le Sénat a fait l'objet d'une levée de boucliers de l'opposition. Il est encore aujourd'hui, l'objet de critiques acerbes de la part de celle-ci qui se convainc de son inutilité et de son caractère dispendieux, mettant en avant l'argument selon lequel « ce sera une autre caisse d'enregistrement ».
Pour cette opposition, la création du Sénat par le chef de l'exécutif vise « à remercier amis et alliés » du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix en Côte d'Ivoire (Rhdp). Pascal Affi N'Guessan, président du Front populaire ivoirien (Fpi), et ses pairs ont également mis en avant, le fait que dans certains pays africains, comme le Sénégal, le Sénat a été supprimé et que cette institution ne pouvait, en rien, changer le visage « hideux » de la démocratie en Côte d'Ivoire. Il n'empêche, la Côte d'Ivoire aura sa « Chambre haute » du Parlement, composée de 99 membres...
Côte d'Ivoire : Tout sur le rôle des sénateurs - Photo à titre d'illustration