L'expert indépendant de l'Organisation des Nations Unies (ONU) sur le renforcement de capacités et de la coopération technique avec la Côte d'Ivoire dans le domaine de droits de l'homme, Mohammed Ayat, a salué les engagements pris par les plus hautes autorités ivoiriennes afin de renforcer la réconciliation nationale dans le pays au sortir de l'élection présidentielle apaisée du 25 octobre.
"J'ai aussi noté avec satisfaction que le président de la République (Alassane Ouattara) a fait de la réconciliation nationale une priorité de son deuxième mandat, la Côte d'Ivoire en a grandement besoin", a déclaré Mohammed Ayat à l'issue d'une visite à Abidjan.
Le 3 novembre, lors de la cérémonie de prestation de serment pour son deuxième mandat, Alassane Ouattara s'est engagé à "renforcer le processus de réconciliation nationale".
Pour M. Ayat, "il faut aujourd'hui mobiliser toutes les énergies et créer les conditions d'un développement économique et humain qui profite à l'ensemble de ses Ivoiriens".
Mohammed Ayat estime que l'un des "défis majeurs" de la réconciliation nationale est la lutte contre l'impunité.
"La poursuite de tous les responsables des violations graves des droits de l'homme commises depuis le début de la crise en Côte d'Ivoire constitue un des défis majeurs pour la réconciliation", affirme-t-il.
Des organisations de défense des droits de l'homme font état d'une "justice sélective et des vainqueurs" après la crise née du refus de Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire d'Alassane Ouattara à l'élection présidentielle de 2010.
Les violences consécutives ont fait au moins 3 000 morts et Laurent Gbagbo est détenu à La Haye dans l'attente de son procès pour "crimes contre l'humanité" devant la Cour pénale internationale (CPI).
A Abidjan plusieurs de ses partisans ont été condamnés à de lourdes peines ou croupissent en prison sans jugement pour leur rôle supposé dans la crise post-électorale de 2010.
Les observateurs relèvent qu'aucun partisan du président Alassane Ouattara n'est poursuivi devant la justice alors que les rapports officiels indiquent que des violations graves des droits de l'homme ont été commises par les deux camps.
L'expert indépendant de l'Onu réitère ses "encouragements" aux autorités ivoiriennes pour qu'elles continuent à "lutter contre l'impunité pour tous les crimes commis par le passé".
Au cours de sa visite du 2 au 12 novembre, l'expert indépendant a rencontré des membres du gouvernement ivoirien ainsi que des représentants des organisations non gouvernementales et des associations de victimes de la crise post-électorale.
Il a rencontré les représentants du corps diplomatique et a eu des entretiens avec les représentants du système des Nations unies en Côte d'Ivoire.
M. Ayat a également visité des lieux de détention et participé à un atelier de renforcement des capacités sur les droits de l'homme.
Il présentera un rapport sur sa visite en Côte d'Ivoire lors de la 31ème session du Conseil des droits de l'homme à Genève, prévue en mars 2016.
Originaire du Maroc, Mohammed Ayat a été nommé expert indépendant sur le renforcement de capacités et de la coopération technique avec la Côte d'Ivoire dans le domaine de droits de l'homme le 1er décembre 2014.
Son mandat a été renouvelé en juin pour une période d'un an.
C'est la troisième fois que Mohammed Ayat visite la Côte d'Ivoire pour évaluer la situation des droits de l'homme. Fi
Côte d'Ivoire : un expert de l'ONU salue l'engament des autorités en faveur de la réconciliation nationale - Photo à titre d'illustration