L’embellie de la Côte d’Ivoire ces dernières années attire de nouveaux acteurs sur un marché de l’assurance déjà très actif. Mais les perspectives du secteur restent bonnes, en phase avec une économie qui devrait poursuivre sur sa lancée les prochaines années.
Le marché ivoirien de l’assurance leader sur le marché de la CIMA, reste particulièrement animé. Du fait d’une économie en plein boom et de la progression du niveau de vie, les perspectives apparaissent bonnes pour les grands groupes panafricains malgré un environnement particulièrement concurrentiel. En 2016, après le retrait de l’agrément de la Compagnie Euro-Africaine d’assurances (CEA), SAAR Assurance et les Wafa Assurance (Vie et IARD) ont formalisé leur installation dans le pays. De même, AXA Assurance a obtenu un agrément pour ouvrir une branche Vie. Et le marocain Atlanta Assurance a obtenu son agrément pour s’implanter dans le pays.
Selon les derniers chiffres disponibles à fin 2015, le secteur a engrangé 278,5 milliards FCFA de chiffre d’affaires, soit un gain de 31,275 milliards FCFA par rapport à 2014 ( en hausse de 12,7%, contre une hausse de 8,1% réalisé fin 2014). 159,34 milliards FCFA ont été générés par le segment non vie (en progression de 16,5%) et 119, 16 milliards par l’assurance vie (en hausse de 7,8%).
Le total des prestations payées par les sociétés d’assurances s’est globalement élevé à 141,473 milliards de FCFA. L’analyse de ce chiffre donne de constater qu’il a subi une baisse de 1,5% contre une hausse de 12,4% en 2014. Ces prestations payées représentent 50,8% du chiffre d’affaires du marché contre 52,7% en 2014.
En outre, la place abidjanaise s’est étoffée avec l’arrivée d’Axa Specialty Risk, autre filiale du leader mondial du secteur qui étend son offre aux risques spéciaux, notamment les risques politiques et ceux liés au terrorisme, un sujet plus que jamais d’actualité sur le continent.
Abidjan a certes le vent en poupe, mais tout ne marche pas forcément comme sur des roulettes. Deux compagnies ivoiriennes sont actuellement sur la sellette. En février 2016, l’agence de notation Bloomfield Investment dégradait la note de La Loyale Assurance, quelques mois après que la compagnie ait été placée sous surveillance par la Commission Régionale de Contrôle des Assurances (CRCA), organe de contrôle de la CIMA, en raison notamment d’un faible taux de couverture de ses engagements. A long terme, la note financière de Loyale Assurance passe de BBB- (note d’investissement ) à BB- (note spéculative) avec perspective négative et à court terme de B (note spéculative) à C (note spéculative) avec également une perspective négative.
De même, le gendarme du secteur a avait épinglé TSA Assurance, également confronté à un défaut de couverture de ses engagements, sommé de porter son capital à 5 milliards FCFA.
Pour certains analystes, bien que le taux de pénétration reste faible, autour de 3%, voire moins selon les sources, la question du nombre de sociétés dans le secteur sur ce marché reste problématique. Une question qui pourrait être résolue avec la décision de la CIMA de relever le capital minimum des compagnies de 1 à 5 milliards FCFA d’ici 2021, et qui, selon le cabinet FINACTU, devrait conduire une nouvelle configuration du secteur, du fait d’une probable disparition des plus petits acteurs.
Mobile money et Internet
Avec environ 8 millions d’utilisateurs et 18 milliards FCFA de transactions quotidiennes, selon les chiffres fournis fin novembre par le ministre ivoirien de l’Economie numériques, le mobile money offre un vaste champ d’opportunités encore peu exploré par le marché des assurances. Certes l’on a quelques exemples comme SUNU Assurance qui s’est allié à l’opérateur Orange, mais la tendance n’est pas encore généralisée. Or, il s’agit pourtant là, selon les spécialistes d’un moyen efficace pour pénétrez davantage un marché local, et par extension africain, qui est encore à sensibiliser et qui n’a pas accès dans sa grande majorité au service d’assurance.
L’on note également la présence d’Axa sur le site de e-commerce Jumia avec une offre de couverture de différents types d’appareils.
En attente de la CMU
Le secteur devrait en outre intégrer la mise en place de la Couverture maladie universelle (CMU) dont la phase pilote devrait démarrer durant ce premier trimestre selon les autorités ivoiriennes. Pour l’heure, les compagnies d’assurances attendent d’apprécier la faisabilité du projet avant certainement de s’adapter à cette nouvelle donne.entiel mais toujours attractif
Côte d’Ivoire : un marché de l’assurance concurrentiel mais toujours attractif