Un tiers de l'effectif des ex-combattants de la décennie de crise qui a fait basculer la Côte d’Ivoire de septembre 2002 à avril 2011, a un passé avec la drogue, a révélé dans un entretien à APA, Dr Samedi Djèbi, Responsable du Centre d’accueil de la Croix bleue qui ‘’accompagne’’ l’Autorité pour le désarmement, la démobilisation et la réintégration (ADDR), sur le site du Centre de resocialisation des ex-combattants de Bouaké.
‘'Notre présence nous a permis de nous rendre compte qu'il y avait un pourcentage très fort de personnes ayant un passé avec les substances psychoactives dans le rang des ex-combattants'', a-t-il déclaré dans cet entretien à APA, à la faveur d'une visite sur les sites accueillant des ex-combattants à Bouaké (379 km au Nord d'Abidjan), effectuée, jeudi, par le Directeur général de l'ADDR, Fidèle Sarassoro et les partenaires au développement.
‘'A peu près 1/3 des ex-combattants a un passé avec les substances psychoactives (drogues). Au fur et à mesure que le temps passe, la personne n'étant plus en contact avec ces substances, la drogue quitte son corps toute seule'', a poursuivi Dr Djèbi, soulignant que ‘'la matrice de notre action en accompagnant l'ADDR s'articule autour de trois points principaux''.
Il s'agit d'abord, a expliqué l'addictologue Samedi Djèbi, de la ‘'sensibilisation qui consiste à donner un message fort pour faire de la prévention première ou de la prévention secondaire''.
‘' Deuxièmement, c'est l'écoute en individuel où le stagiaire qui a un problème particulier avec les substances psychoactives nous contacte et demande à discuter avec nous et ça nous permet de rentrer plus en profondeur de lui et toucher un problème de fond qui s'explique entre autres par la question de la guerre'' a-t-il encore ajouté.
Le troisième point de l'intervention de la Croix bleue au Centre de resocialisation des ex-combattants de Bouaké (ex-fief de la rébellion des Forces nouvelles, situé à l'ex-camp de la douane sur la route du quartier Belleville, est le ‘'dépistage chez les personnes volontaires et aussi à partir d'une liste de personnes proposées par les encadreurs''.
Sur 74 000 ex-combattants que compte la Côte d'Ivoire, près de 44 000 ont été déjà réintégrés selon le patron de l'ADDR, Fidèle Sarassoro. Pour les 30 000 ex-combattants restants, le pays a besoin de plus de 37 milliards de FCFA pour achever cette opération en juin 2015.
En Côte d'Ivoire, le coût moyen du processus de réintégration d'un ex-combattant est autour de 2500 dollars, soit environ 1 250 000 FCFA, a précisé M. Sarassoro.
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Un tiers de l'effectif des ex-combattants a un passé avec la drogue