Les coupeurs de route ont encore frappé dans les rangs des Forces républicaines de Côte d’Ivoire. Dans la nuit du lundi à mardi, quatre d’entre eux, lourdement armés, ont tué un militaire et blessé grièvement un autre sur l’axe Ferkessédougou-Tafiré.
Une attaque qui vient allonger la longue liste des victimes de ces hommes sans foi ni loi, qui sont en passe de devenir les maîtres des routes ivoiriennes. Il ne se passe presque pas une semaine sans qu’ils ne fassent parler d’eux. La situation devient critique, puisque après les civils, ils ont décidé maintenant de s’en prendre aux forces de l’ordre. Dans la longue liste de leurs attaques, on peut citer celle du DG de l’ADDR, le 1er juillet dernier, sur l’axe Ferkessédougou-Kong.
Deux semaines plus tard, soit exactement le 15 juillet, c’est un car de transport qui a fait l’objet de la barbarie des coupeurs de route sur l’axe Bouaké-Djébonoua. Le 19 septembre dernier, les coupeurs de route s’illustrent encore sur l’axe Bangolo-Duékoué. Ils attaquent nuitamment un car et font cinq morts. Quelques jours plus tôt, c’est la ville de Yamoussoukro qui devient leur cible. Tout commence le 14 septembre avec l’attaque d’une patrouille des forces de l’ordre. Deux gendarmes et un policier périssent .
Les jours qui vont suivre, plusieurs forces de l’ordre vont tomber sous les balles de ces scélérats toujours dans la capitale politique de la Côte d’Ivoire. Ces coupeurs de route vont pousser l’audace jusqu’à mettre en garde les transports de l’axe Ferkessédougou -Kong en ces termes: « si vous transporter les FRCI, nous allons vous tuer ». Sans être exhaustive, la liste des attaques on peut le dire est longue. Aucune région du pays n’est épargnée. Du sud au nord en passant par l’ouest, l’est et le centre, les coupeurs de routes semblent régner en maître.
En face la riposte ne se fait pas attendre. Les forces de l’ordre sont passées à l’offensive. Pour elles, il faut très rapidement endiguer ce phénomène. Elles ont mené une traque contre ces bandits qui portent déjà leurs fruits avec l’arrestation de plusieurs coupeurs de route. Le 24 juillet un vaste réseau de coupeurs de route démantelé à Béoumi. Le 17 juillet, un commando du CCDO arrête à Bouaké sept présumés coupeurs de routes. Du côté de Ferkessédougou, le grappin est mis sur trois des hommes qui ont attaqué le cortège du DG de l’ADDR le 1er juillet dernier.
A ces arrestations il faut ajouter les patrouilles sur certains axes et le renforcement de la présence des forces de l’ordre sur nos routes. Pour définitivement arrêter ce phénomène, les autorités doivent redoubler d’effort et surtout attaquer le mal à la racine. Le mal, on le connait, c’est la prolifération des armes. Il ne se passe pas un seul jour sans que des armes ne soient découvertes. Ainsi, le 2 septembre dernier, été découvert un important lot de munitions de types AA52 et de type AK 47 à Ayokro dans la commune de Yopougon.
Ces deux cas sont assez révélateurs de l’ampleur du problème. Tout le monde se rappelle que des tonnes d’armes ont été découvertes en divers endroits, surtout dans les zones favorables à l’ancien régime. Il faut les dénicher là où elles sont. Pour atteindre cet objectif, les autorités doivent utiliser la manière forte. La sensibilisation n’ayant pas atteint les resultats escomptés.
Thiery Latt
Coupeurs de route : quelles solutions pour endiguer le fléau ? - Photo à titre d'illustration