Le gouvernement ivoirien a trouvé une nouvelle formule pour implémenter sa politique de lutte contre la déforestation et la reconstitution du couvert forestier national, notamment les aires protégés qui font l'objet de destruction au profit d'exploitations agricole, principalement cacaoyères. L’État de Côte d'Ivoire, à travers le projet de loi instituant le nouveau code forestier ivoirien, adopté le mercredi 17 juillet 2019, à l’Assemblée nationale lors d’une session plénière, entend impliquer aussi bien les industriels que les petits exploitants agricoles dans sa politique de reconstitution et de sauvegarde des forêts classées. Pour ce faire, il a décidé de réserver 20% des 134 000 hectares de la forêt classée de Goindebé (Ouest de la Côte d'Ivoire) à l'exploitation agro-forestière.
Selon le nouveau code forestier, «des concessions seront accordées à des industriels pour pratiquer des cultures pérennes sur une période de 24 ou 40 ans respectivement pour le cacao et l’hévéa». Et ce, dans l’optique de juguler le phénomène de déforestation. Car, il convient de le noter noter, si l'on s'en tient aux données officielles, la production de cacao issue des forêts classées, des parcs et réserves est estimée à 30% de la production nationale, soit plus de 500 000 tonnes de fèves. Le nouveau code précise cependant que dans les forêts de catégorie 1, aucune présence humaine ne sera autorisée et même tolérée en vue de reconstituer la totalité du couvert forestier.
Dans les forêts de catégorie 3 réservées aux petits exploitants, les concessions n’excéderont pas 20% de la surface totale dégradée. Dans ces forêts qui restent la propriété de l’État, les petits planteurs appuyés par les industriels du chocolat auront un rôle important à jouer. A savoir, y planter des arbres. Particulièrement aux industriels, il est demandé d'accompagner le développement des zones où elles sont installées.
Aussi, en vue de décourager toute initiative d'occupations illégales des aires réservés, le nouveau code forestier a durci les sanctions applicables aux contrevenants aux dispositions en vigueur en la matière. Les peines maximales, auparavant fixées à un an d’emprisonnement, sont passées désormais à cinq ans et les amendes, de 100 000 fcfa à 50 millions de fcfa.
Toute cette batterie de mesures, souligne le gouvernement, répond à une volonté de rationaliser l’exploitation des ressources forestières et préserver le couvert végétal du pays.
Selon Apa qui cite la Société de développement des forêts (Sodefor), il y est dénombré la présence de 30 000 occupants illicites ainsi que de nombreuses plantations créés dans le Mont Peko (aire protégé). Cela, à la faveur des crises militaro-politiques que le pays a traversées.
Élysée LATH
Couvert forestier ivoirien: La nouvelle formule du gouvernement pour sauver les forêts classées