Distanciation sociale et port du masque s'arrêtent aux heures de pointe, les dimanches et autres jours fériés, dans les transports en commun, à Abidjan. Un triste constat fait par Linfodrome ces dernières semaines.
Chauffeurs et apprentis s'affranchissent des mesures barrières aux heures de pointe dans les minicars communément appelés « Gbaka » et dans les taxis communaux (wôrô-wôrô). Sur la ligne Treichiville- Grand Bassam, par exemple, ces acteurs du transport en commun rusent avec les forces de l'ordre, tout au long de la journée. Ils jouent au chat et à la souris avec les policiers. Tant bien que mal, la distanciation physique est respectée. 9 personnes au maximum (chauffeurs et apprentis y compris) dans les véhicules de 14 places. Cette consigne est foulée au pied dès lors qu'ils ont le sentiment que les forces de l'ordre ne sont pas sur leur chemin. A 18 h, notamment, l'absence des policiers sonne comme l'ouverture de la foire à l'incivisme. C'est une aubaine pour ''déchirer'' les mesures barrières à la propagation de la covid-19.
Il en va de même du port du masque devenu dans les meilleurs cas, ''cache-menton''. Dès lors, ces auxiliaires des transports (apprentis) peuvent vociférer à pleine gorge, comme pour libérer le trop plein de substances ''énergétiques'' qu'ils absorbent à profusion dans leur milieu. Ils peuvent alors crier à tue-tête, libérant ainsi des portions de salives qui pourraient porter des germes de cette maladie.
Ce spectacle est offert aux différents arrêts de ces minicars, au grand carrefour de Koumassi, notamment.
Quant aux wôrô-wôrô, ils ne font pas mieux. Ils sont coutumiers des violations de la consigne, surtout aux heures où les agents de police lèvent le camp.
Ces comportements répréhensibles sont observés avec « la grande complicité » des populations elles-mêmes. Tant et si bien qu'on se demande si ces usagers des transports en commun ont bien compris la dangerosité de la pandémie à coronavirus. On les voit se bousculer pour faire le plein de ces véhicules. S'il vous prend l'envie de tente de leur rappeler les mesures de distanciation, ils vous enverront balader.
Au finish, doit-on faire la police derrière les Ivoiriens pour qu'ils respectent les mesures qui cassent la chaîne de contamination d'une maladie aussi mortelle ? Pourquoi, les transporteurs attendent-ils les agents de police pour se conformer à cette obligation ? Ne faut-il pas accentuer les contrôles aux heures de pointe, les dimanches et jours fériés ? Qu'en est-il du lavage des mains dans les gares routières et la distribution du gel hydroalcoolique dans les véhicules ?
Jonas BAIKEH
L'incivisme des transporteurs est criant