La bataille judiciaire fait actuellement rage à la Cour pénale internationale (Cpi) relativement au procès de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé. Après les ''piques'' de l'avocat de Gbagbo à la représentante des victimes, celle-ci n'a pas attendu longtemps pour réagir. Dans une requête n° ICC-02/11-01/15 de 15 pages en date du 24 octobre 2018 et disponible sur le site officiel de la Cpi, Paolina Massida demande au juge de «rejeter la requête de Me Altit du 15 octobre 2018».
Pour rappel, l'avocat de Laurent Gbagbo demandait aux juges d'écarter les soumissions orales présentées par la représentante légale des victimes (Rlv), Me Paolina Massida, lors de l’audience du 3 octobre 2018, parce qu'elle se comportait comme un second procureur. Pour l'avocate des victimes, en demandant le rejet pur et simple de ses soumissions orales du 3 octobre 2018, la défense de M. Gbagbo interprète « erronément et dénature » les décisions de la Chambre de première instance I (la « Chambre ») lui ayant spécifiquement permis d’exposer les vues et préoccupations des victimes qu’elle représente.
Elle continue pour dire que si la défense de M. Gbagbo affirme qu'elle agit « en tant que premier et second procureur, cela démontre – une fois encore – son incompréhension fondamentale du rôle des victimes dans les procédures, ainsi que des textes et de la jurisprudence de cette Cour ». Puisque ces arguments sont « sans cesse remâchés par la défense de M. Gbagbo, sans fondement légal, et en parfaite contradiction avec les décisions de la Chambre et de la jurisprudence constante de cette Cour », la représentante légale estime que la position de la Défense relève aujourd’hui de « la mauvaise foi ».
Dans sa requête, Paolina Massida note également «l’incohérence des arguments de la défense de M. Gbagbo», lorsque celle-ci affirme qu’elle aurait répondu au procureur plutôt qu’à la défense de M. Blé Goudé en présentant ses soumissions orales...
Cpi/Accusée d'être une procureure bis : La représentante des victimes répond à l'avocat de Gbagbo