CPI: la défense de Gbagbo veut un procès en Côte d’Ivoire ou en Tanzanie

  • 26/09/2015
  • Source : Lebabi.net
La défense de Laurent Gbagbo, accusé de crimes contre l'humanité lors de la crise postélectorale de 2010-2011, a demandé ce vendredi à la Cour pénale internationale d'ouvrir le procès de l'ancien président en Côte d'Ivoire.

C'est lors d'une conférence de mise en état dans l'affaire Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé devant la Cour pénale internationale que l'avocat de M. Gbagbo a demandé aux juges de "recommander à la présidence de la CPI que les discours d'ouverture se tiennent soit en Côte d'Ivoire, soit à Arusha, en Tanzanie", où le Tribunal pénal international pour le Rwanda a clos en avril son ultime audience.
 
"C'est un procès qui concerne au premier chef les Ivoiriens, il est donc crucial que les Ivoiriens ne se sentent pas exclus du procès", s'est justifié l'avocat.
 
Ouvrir le procès à Abdijan, ou à Arusha, en Tanzanie "permettra de contribuer au processus de réconciliation en Côte d'Ivoire", ajoute l'avocat, en rapprochant "la justice des communautés affectées".

Le procès de l'ancien président et de son ex-chef de milice, Charles Blé Goudé, doit s'ouvrir le 10 novembre à La Haye, au siège de la CPI.
 
Les deux hommes, âgés de 69 et 43 ans, sont poursuivis pour leur rôle présumé dans la crise née du refus de Laurent Gbagbo de céder le pouvoir à Alassane Ouattara à l'issue de la présidentielle de 2010.

La répresentante légale des victimes, Paolina Massidda, s'est étonnée de voir que la défense de Laurent Gbagbo avait à l'approche du procès, changée d'avis, alors qu'"en avril 2015, elles déconseillait la tenue d'audiences sur place. C'est dans le transcript du jour, page 23, ligne 11-15" at'elle indiqué.

Selon elle l'audience ne peut se tenir à Abidjan pour deux raisons; la logistique ne pourrait pas être déployée à temps et, en cas de second tour à l'élection présidentielle, l'ouverture du procès entre les deux tours pourrait être dangereuse.

Le bureau de la procureure souligne de plus qu'une telle opération à Arusha n'aurait pas vraiment d'intérêt, la Tanzanie étant éloignée de la Côte d'Ivoire.  
 
Le greffe de la Cour pénale internationale, qui aurait à gérer toute la logistique relative à l'ouverture du procès de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé en Afrique, a laissé savoir que ça ne serait sûrement pas possible pour Abidjan en respectant la date du 10 novembre, mais qu'il pouvait voir pour Arusha. 
 
 Avec AFP