Le Chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara n’a pas de prérogatives pour libérer son prédécesseur Laurent Gbagbo poursuivi par la Cour pénale internationale (CPI), a indiqué, mercredi, son ministre de la justice Gnénéma Mamadou Coulibaly, à la faveur du « Fauteuil blanc » du quotidien Le Nouveau Réveil.
Invité du quotidien ivoirien Le Nouveau Réveil dans le cadre de sa tribune d'échanges baptisée « Le Fauteuil blanc », le Garde des sceaux, ministre la justice, des Droits de l'homme et des libertés publiques, Gnénéma Mamadou Coulibaly, était face à la presse nationale et internationale, dans les locaux de ce journal.
Pour M. Coulibaly, la Côte d'Ivoire a un programme « ambitieux » de justice pour permettre aux Ivoiriens de « vivre ensemble » en engageant un processus judiciaire pour « rendre justice » à toutes les victimes « de quelque bord que ce soit ».
« La justice est tributaire de la société dans laquelle elle vit. Notre pays qui sort d'une crise aussi grave ne peut échapper à cette logique conjoncturelle » a souligné le ministre Coulibaly, appelant ses compatriotes d'être « courageux à affronter notre passé récent », pour aller à la réconciliation nationale.
Une réconciliation qui ne peut se faire, selon lui, « sans justice ». A ce propos et concernant l'ex-président Laurent Gbagbo dont certains « plaident la libération auprès de M. Ouattara », Gnénéma Coulibaly a été sans équivoque.
« Le Président Ouattara est respectueux du Traité de Rome dont la Côte d'Ivoire est partie prenante. A ce titre, il n'a pas de prérogatives pour faire libérer M. Gbagbo » a-t-il fait savoir.
Parlant de la justice des vainqueurs « attribuée » au pouvoir, M. Coulibaly a imagé que la « justice est comme un fleuve qui même dans son lit continue de couler » pour expliquer que « notre justice travaille pour rendre justice à tous les Ivoiriens sans exception ».
« La justice ne poursuit pas un individu pour son appartenance à un camp mais elle poursuit pour des faits incriminés par la loi » a indiqué M. Coulibaly.
« Pour la crise postélectorale, 61 dossiers ont été ouverts dont 17 sont devant les juges actuellement et 7 ont déjà connu des décisions » a précisé le ministre de la justice, ajoutant que « ces dossiers sont de tous les camps ».
Par ailleurs, Gnénma Coulibaly a annoncé la réouverture prochaine des « grands dossiers », notamment, les affaires Guy André Kieffer, Yves Lamblin…
« Le dossier Yves Lamblin va connaître un rebondissement dans les prochains jours à la demande de la partie française. Tout comme celle concernant Guy André Kieffer dont nous allons reprendre une partie des auditions pour la recherche de la vérité » a revélé M. Coulibaly
Photo d'archives à titre d'illustration